Alors que la problématique de l'alimentation déséquilibrée se pose avec acuité dans notre pays, le rôle du spécialiste en nutrition est souvent sous-estimé, voire négligé. Le diététicien, qui informe et sensibilise les citoyens sur les règles et la nécessité d'une nutrition saine, est, malheureusement, marginalisé. Les parties concernées sont appelées à répondre aux doléances des diététiciens, qui œuvrent pour le bien des citoyens, notamment la catégorie des malades. C'est ce qui ressort des travaux de la sixième journée de diététique et de nutrition, organisée, en fin de la semaine écoulée, par l'Association de diététique et nutrition de Constantine (ADNC). En effet, le problème de la prise en charge diététique des maladies métaboliques et nutritionnelles a été mis en exergue, par des spécialistes, des pharmaciens et des paramédicaux, qui ont animé la journée scientifique, tenue au niveau du Palais de culture Malek Haddad. Pour ces animateurs, représentant les wilayas de Béjaïa, de Batna, d'El Tarf, d'Oum El Bouaghi et de Mila, le contrôle de la qualité sanitaire des repas, consommés par les malades, est obligatoire. Des régimes alimentaires doivent d'être établis au profit des personnes admises au niveau des différents hôpitaux et des différents établissements hospitaliers spécialisés. «Surveiller la qualité sanitaire de la nourriture des malades est une obligation», dira un médecin spécialiste. Deux importantes problématiques liées à l'éducation diététique du diabète et à l'alimentation équilibrée de l'enfant diabétique ont été au centre des débats. «Le rôle du diététicien dans la gestion de plusieurs maladies, dont le diabète, est important», répliquera une diététicienne. Et d'ajouter : «Les diététiciens contribuent largement dans la bonne prise en charge des malades, notamment ceux qui souffrent des maladies chroniques telle l'insuffisance rénale. Mais notre contribution est négligée. Nous soufrons, au quotidien, à cause du manque d'intérêt des concernés vis-à-vis à notre métier et du coup de notre rôle curatif.» De son côté, le président de l'ADNC, Kamel Hannache, professeur en médecine interne, affirme que les diététiciens se voient lésés pour la simple raison qu'ils n'ont pas le droit de «prescription». «Un diététicien ne peut pas prescrire d'ordonnance, il est du coup sous-estimé», expliquera-t-il. La présence du diététicien au niveau des hôpitaux, des centres de soins et dans d'autres espaces est indispensable, d'autant que nos mauvaises traditions alimentaires, qui sont nombreuses, sont source de plusieurs maladies dont le diabète et l'obésité. Un autre problème lié à l'exercice du métier de diététicien nous a été révélé par une représentante des membres de l'association en question. Il s'agit du manque flagrant enregistré en matière de stages de formation et de recyclage. «Nous ne bénéficions pas de formation continue ou de stages cycliques, alors que les avantages de ces derniers sont nombreux. L'apport des recherches, réalisées par des médecins et spécialistes, dans la formation continue du diététicien est grand», soulignera une diététicienne. Notons que plusieurs participants ont axé leurs interventions sur la nécessité de l'alimentation équilibrée pour garantir une bonne santé. Par ailleurs, les organisateurs de cette 6e journée visaient à informer les citoyens sur les risques liés à la suralimentation et à la dénutrition et à assurer une formation basée sur les nouvelles données aux diététiciens, l'espace d'une journée.