Atouts -Miliana est connue généralement pour ses cerises et la beauté sauvage de ses paysages. Elle est aussi connue pour son conservatisme légendaire, avec toutefois une petite fenêtre de tir sur quelques aspects bien précis de la modernité. Pour ne pas perdre de son âme et éviter de se mélanger avec le tout-venant, elle a donné naissance, 8 km plus loin, à son marché, qui deviendra au fil du temps un immense lieu de rencontres, qu'on appelle aujourd'hui Khemis Miliana. Pour des raisons difficiles à saisir, les Français ouvriront ici la première école militaire qu'ils déménageront plus tard à Koléa. Mais ce qui fait incontestablement la réputation de cette vieille cité antique, ce n'est ni son souk, ni ses fruits, ni son relief, mais bien plus son histoire. C'est dans ce Hodna, dans les grottes des djebels qui l'entourent, que les premiers martyrs algériens tomberont pendant la conquête coloniale. Le général Pelissier, à la tête d'une importante colonne, avait décidé de décimer tous les Arabes à plusieurs lieux à la ronde et de faire place nette aux Européens. Devant l'avancée des Français, qui ne faisaient pas de quartiers, plusieurs tribus de la région se réfugièrent dans les montagnes, au fond des cavernes, avec armes et bagages. Une aubaine pour le général qui les enfumera vivants. Selon des témoignages de l'époque, il y aura 1 000 morts et parmi eux de nombreux enfants, des nourrissons et, bien sûr, des femmes. Des tribus entières périront d'une mort atroce, emmurées à l'intérieur des djebels, sans même avoir la possibilité d'appeler du secours. Pélissier en tirera une certaine gloriole à Paris, où il se pavanera comme un coq au milieu de ses administrateurs. Miliana donnera enfin naissance à l'un des plus grands fidayine de la Révolution : Ali dit «Ali La Pointe».