Astuces - En règle générale, les personnes souffrant d'illettrisme ne se sentent pas exclues de la société. La plupart ont su, au fil du temps et par la force des choses, développer des stratagèmes pour gérer les tracas administratifs au quotidien. En l'absence d'études dédiées exclusivement à cette frange, souvent assimilée aux analphabètes, il est difficile de se faire une idée du profil type de l'illettré. Les résultats de l'une des rares études réalisées sur le profil socio-démographique des exclus du système éducatif fait état d'une déperdition de l'ordre de 400 000 à 500 000 enfants chaque année. Ils sont de ce fait près de 32 % de la population, âgés entre 6 et 24 ans, à quitter les bancs de l'école précocement. Ce sont les conclusions d'une enquête réalisée par le Centre national d'études et d'analyses pour la planification (Ceneap) en 2005. La gent masculine demeure en tête de liste en matière de déperdition, notamment dans le cycle d'enseignement moyen et le secondaire. Le phénomène est par ailleurs concentré à 66% dans les régions rurales, selon toujours cette étude. 30% des enfants ayant quitté l'école entre 11 et 14 ans l'ont fait à cause des programmes scolaires. Les 60% restants l'ont fait suite à des conflits avec leurs professeurs, dévoile la même enquête. Le phénomène s'avère ainsi persistant. Mais l'avenir de toute cette population serait-il pour autant compromis ? Et peut-on réussir sa vie lorsqu'on est illettré ? La logique veut que la réussite vienne de la volonté de la personne à dépasser les difficultés quotidiennes. De ce point de vue, l'avenir de tout illettré ne peut qu'être meilleur pour peu que celui-ci décide d'apprendre à lire et à écrire. Encore faut-il avoir envie d'apprendre. Car l'intéressé ne ressent le besoin d'apprendre à lire que s'il y a motivation et intérêt. En effet, l'envie de sortir de l'illettrisme dépend des centres d'intérêt de chaque illettré et des dispositions des autorités à lui faciliter ce retour à la vie estudiantine. Il faut tout de même signaler qu'en règle générale, les personnes souffrant d'illettrisme ne se sentent pas exclues de la société. La plu- part ont su, au fil du temps, et par la force des choses développer des stratagèmes pour gérer les tracas administratifs au quotidien. Certains métiers semblent même bien réussir à cette catégorie, qui demeure à des degrés différents d'autonomie. Sauf que cette liberté se voit de plus en plus réduite, puisque l'écrit est omniprésent à tous les niveaux et dans tous les domaines. En somme, aujourd'hui l'illettrisme est un handicap social sur lequel les autorités sont appelées à se pencher en ouvrant des structures d'apprentissage et d'aide à cette population.