Chiffres - La demande sur le carburant a connu une augmentation d'environ 12 à 20 % au niveau national et jusqu'à 35 % dans certaines régions, au premier trimestre de 2012. Le ministre de l'Energie et des Mines tient à cet effet à rassurer les citoyens de la disponibilité du carburant. Il affirme qu'«il n'y a pas de pénurie et encore moins de menace de pénurie», mettant en cause la croissance qu'a connue le parc automobile et l'existence de certaines difficultés sur le terrain. Il s'agit notamment de la «vétusté des raffineries» d'où la nécessité d'en «créer de nouvelles», a indiqué Youcef Yousfi ce dimanche matin sur les ondes de la chaîne III. Mais aussi «la faiblesse des stockages sur tout le territoire national. Dans certaines régions, nous avons juste quelques jours de consommation. Nous avons découvert un certain nombre d'insuffisances également dans les infrastructures portuaires qu'il faudrait corriger», a-t-il ajouté. A la question de savoir s'il y a un programme de réhabilitation de la raffinerie de Skikda qui est à l'origine de toutes ces perturbations, il dira : «C'est l'ensemble de tous ces éléments. La réhabilitation nécessite des arrêts programmés des raffineries que ce soit celles de Skikda, d'Alger ou d'Arzew. A cela s'ajoutent nos capacités de stockage très insuffisantes, ainsi que la vitesse de déchargement des bateaux. C'est la conjugaison de toutes ces difficultés qui engendre quelquefois des perturbations dans la distribution.» Pour contrecarrer toutes ces déficiences, le gouvernement a débloqué 200 milliards de dinars «afin d'aider Naftal à augmenter le niveau de stockage d'environ un mois d'ici à 2020.» Ce dispositif serait en voie de réalisation à en croire le premier responsable du secteur. S'agissant des raffineries, elles seront «réhabilitées afin d'accroître leur production», dit-il. Cette stratégie a pour but, outre «l'augmentation des capacités de raffinage d'environ 4 millions de tonnes, l'amélioration de la qualité du produit de façon à le rendre commercialisable sur le marché international», a souligné le ministre avant de revenir sur l'importation du carburant qui a coûté à l'Algérie 200 millions de dollars en 2011. «C'est la différence entre le prix du pétrole et le produit raffiné que nous payons. Nous exportons plus de pétrole et nous importons des produits raffinés», a expliqué M. Yousfi contestant l'idée selon laquelle la facture de l'importation du carburant coûte cher au pays. Le secteur des énergies et des mines prévoit à la faveur de tous ces facteurs cités précédemment, d'investir 10 milliards de dollars pour construire cinq nouvelles raffineries de pétrole afin d'augmenter les capacités de raffinage actuelles (26 millions de tonnes par an), a, par ailleurs, annoncé le ministre. Trois seront placées dans les Hauts-Plateaux, une dans le Sud et la dernière dans la région centre du pays. Cet investissement «permettra une augmentation de 30 millions de tonnes de capacité de raffinage supplémentaire»,précise M. Yousfi tout en affirmant que l'Algérie pourrait arriver à une autosuffisance en matière de gasoil à l'horizon 2014.