Protestation - Parents d'élèves, enseignants et spécialistes sont tous d'accord pour, une fois de plus, tirer la sonnette d'alarme. «Nous sommes enseignants et cherchons à travailler tranquillement en classe. Entre autres conditions pour ce faire, le livre scolaire. Cependant n'avez-vous pas remarqué que les cartables sont trop lourds pour nos élèves qui sont par ailleurs aussi nos enfants ? Ne sommes-nous pas aussi parents d'élèves ? Chaque matin que Dieu fait j'ai mal à la place de ma fille à cause du nombre de livres qu'elle doit porter», témoigne une enseignante de l'école Malek-Benabi à Gué de Constantine. Elle affirme que chaque enseignant «exige un livre par élève. Ne serait-ce pas plus compréhensif d'exiger un livre par table ? Ainsi les enfants s'arrangeront entre eux pour se relayer pour porter ce fardeau ? On aura peut-être du mal au début mais après ça deviendra plus facile». Notre interlocutrice applique ce mode dans sa classe « et cela marche très bien. J'ai essayé de parler à l'institutrice de ma fille, elle ne veut rien entendre. Chacun son livre c'est ça la discipline et les directives de Benbouzid m'a-t-elle répondu». La discipline ? Déformer leurs dos aux enfants ? Etre la cause d'un éventuel problème de santé en sachant que le poids excessif des cartables n'est pas sans incidence sur la santé de l'élève à un âge où son corps est en développement, c'est le point nodal que soulève un autre enseignant, parent d'élève lui aussi. «Fatigue, mal de dos, déformation de la colonne vertébrale ? Non merci je ne veux pas avoir ça sur la conscience.» Comme sa consœur il applique ce système d'un livre par table en attendant l'application réelle du pupitre préconisée au niveau de chaque établissement scolaire à travers le pays. «Pas plus tard qu'hier, mon fils âgé de 13 ans s'est plaint de la lourdeur de son cartable. Il ne s'agit pas seulement des livres mais dans certaines matières, les enseignants exigent 2 à 3 gros cahiers de 288 pages pour la même séance. Je vous assure que moi-même j'ai eu des difficultés à porter le cartable», témoigne une maman accostée au niveau du lycée Mohamed-Salah-Sayah. En fait, selon notre interlocutrice, son enfant «s'est retrouvé pour 4 matières de la matinée avec 4 livres et 8 cahiers. Que pourrait-on faire dans ce cas d'espèce ? Je suis donc obligée de faire chaque jour la porteuse du cartable de mon chérubin». C'est partout les mêmes soucis de cartables qui sont ainsi devenus de plus en plus pesants pour les enfants. «Ils sont chargés au minimum d'une dizaine de livres et cahiers pour s'adapter aux nouveaux programmes scolaires. Pour le pauvre petit collégien, le cartable est ainsi synonyme de fardeau.