Expression - Le plasticien Farid Amrar expose à la galerie Didouche-Mourad sa nouvelle collection et ce, jusqu'à la fin mai. L'originalité de la création de l'artiste réside dans la manière dont la ville d'Alger, sa source d'inspiration, est représentée. Dans ses œuvres, Farid Amrar met l'accent sur l'aspect urbanistique de la ville, donc ses différents traits architecturaux. La ville d'Alger, perdant son caractère figuratif, est transfigurée, autrement imaginée à travers une palette de couleurs tantôt chaudes tantôt froides. D'où le thème de l'exposition «Un jardin imaginaire» en référence à l'expression employée par l'écrivain André Malraux «le musée imaginaire». Il s'agit là d'une vision métaphorique, fantasmagorique, c'est-à-dire une vision idéaliste, voire utopique de la ville, à savoir celle qui refuse les désagréments, les perturbations. Ce qui est proposé ainsi au regard d'une peinture à l'autre, c'est une sorte de ville imaginaire ou virtuelle, qui, tout en travaillant à valoriser le patrimoine traditionnel, voudrait lui donner une image futuriste tournée résolument vers la modernité. Farid Amrar s'emploie à décrire le regard qu'il a sur la ville d'Alger. «C'est un peu ma propre vision de la ville d'Alger entre tradition et modernité à travers ces collages donnant à voir le port d'Alger, la Casbah avec ses ruelles, la gare ou les panneaux de circulation routière que je mêle de manière stylisée pour obtenir un certain équilibre de la toile.» En effet, tout est imaginé. L'artiste propose, par le biais d'un graphisme dépouillé de toute apparence ostentatoire relevant d'une vision contemporaine, voire plutôt futuriste, un univers virtuel, particulièrement abstrait. Cet univers s'architecture exclusivement en lignes rectilignes. C'est un espace géométrique composé essentiellement de formes qui, elles, organisent l'ensemble de son architecture. Cette représentation émanant d'une inspiration purement fantasmagorique, est réalisée en technique mixte, à savoir peinture à l'huile, encre de Chine, collage. Des tableaux cependant stylisés. D'une peinture à l'autre, l'on peut d'emblée constater la présence récurrente de la couleur noire. L'artiste privilégie la couleur noire qui est, elle, convertie en une valeur esthétique. C'est alors que Farid Amrar, nourri par le souci de la recomposition ou de la reconstitution, explique : «Mon œuvre s'explique par la couleur et la forme.» Autrement dit, la couleur et la forme sont deux éléments essentiels dans la création, la base de toute composition picturale. «Si le dessin fait la forme, la couleur donne la vie», tient-il à souligner. Pour rappel, l'exposition, organisée à l'initiative de l'établissement Arts et Culture, donne à voir un univers tout en formes et en couleurs. Elle est visible jusqu'à la fin du mois en cours.