Photo : M. Hacène Par Amar Rafa Le chef de la mission d'observation des élections législatives de l'Union européenne, José Ignacio Salafranca, s'est félicité que, les élections législatives du 10 mai dernier, «se sont déroulées de façon fondamentalement pacifique», affirmant qu'«elles constituent une étape importante. Nous souhaitonsencourager la poursuite des réformes démocratiques dans un proche avenir». Lors de la déclaration préliminaire des conclusions de la mission d'observation électorale de l'UE, présentée lors d'une conférence de presse conjointe, à l'hôtel Sofitel, avec la présidente de la délégation d'observation électorale du Parlement européen, Mme Tokia Saifi , le chef de la mission d'observation de l'UE a d'abord situé le scrutin législatif de 2012 comme «première étape d'un cycle électoral», en soulignant «un certain progrès en matière de transparence et d'établissement des mécanismes de contrôle», apporté par les réformes électorales. S'agissant du fichier électoral, la mission a noté «certaines faiblesses structurelles» dans le système d'enregistrement des électeurs, imputant cela à «l'absence de consolidation nationale du fichier électoral, prévue par la loi». L'organisation des élections, qui relève du ministère de l'Intérieur «a été généralement efficace, grâce à une bonne préparation technique et logistique, et notamment à l'expérience du personnel dédié à cette opération», a considéré la mission d'observation des élections de l'UE, jugeant que «la campagne électorale, elle, s'est généralement déroulée dans le calme malgré quelques incidents». Au chapitre médiatique, elle a noté que «le mécanisme d'attribution des messages gratuits dans les médias publics a été transparent», tout en faisant remarquer, l'absence d'«un véritable débat». La mission a constaté une atmosphère généralement calme et ordonnée durant les opérations de vote, depuis l'ouverture jusqu'au dépouillement, et que la majorité des bureaux de vote ont ouvert à l'heure avec l'ensemble du matériel nécessaire à leur fonctionnement. «Les représentants des candidats/partis politiques étaient présents dans la plupart des bureaux de vote observés», a fait remarqué la mission, qui a constaté que «dans plus de 60% des bureaux observés l'affichage public des résultats n'a pas été respecté, souvent par omission». M. Salafranca, qui a regretté que le ministère de l'Intérieur n'ait pas répondu positivement à la demande de la mission de l'UE de pouvoir accéder au fichier électoral national, a indiqué que cette demande est motivée par le souci de «transparence», et fait partie de «la méthodologie» adoptée par l'Union européenne qui a mené 80 missions d'observation dans le monde». Il dira que «la mission ne partage pas les arguments du ministre de l'Intérieur», surtout que, a-t-il ajouté, «la loi n'exclut pas cette possibilité», et qu'après avoir consulté la loi électorale et la Constitution, la mission n'a pas trouvé des dispositions limitant l'accès au fichier électoral, du fait qu'il contienne des données personnelles. En revanche, l'article 18 de la loi électorale permet aux partis politiques de disposer d'une copie du fichier électoral au niveau de la commune, pourrait être étendu au fichier national. Cependant, «je ne regrette pas d'être venu», mais au contraire, «nous sommes très satisfaits de l'accueil qui a été réservé à la mission par l'ensemble des autorités, société civile et population», dira le chef observateur de l'UE. M. Salafranca, a insisté sur le fait que les résultats annoncés par le ministère n'étaient pas définitifs.«Il ne s'agit pas de résultat officiels mais des avancements préliminaires», qui nécessitent d'être confirmés par le Conseil constitutionnel. Pour sa part, la mission d'observation électorale de l'UE, œuvrera à «vérifier» les chiffres avancés en faisant l'addition des procès verbaux de dépouillement remis aux partis politiques, a-t-il répondu à ce sujet. Mme Tokia Saifi, quant à elle, a souligné le fait que la loi algérienne donne une place plus importante aux femmes dans la vie politique, affirmant que «les résultats obtenus par les femmes constituent pour nous un pas très encourageant».