Appel - Les experts en architecture et habitat ksourien saharien recommandent des actions d'entretien, l'affectation des sites après restauration et la création de directions du patrimoine à l'échelle régionale. Lors de la clôture, jeudi dernier, des deux journées d'études, sur «la maîtrise d'œuvre portant sur les biens culturels immobiliers protégés ; contraintes et difficultés : cas de l'habitat ksourien», organisées par la direction de la culture de la wilaya d'Illizi, à la maison de la culture Othmani-Bali, ces experts recommandent outre la création d'un prix national du patrimoine, le respect des Prescriptions des plans permanents de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (Ppmvss) en matière de restauration par l'ensemble des intervenants dans les villes historiques. Toutefois, l'intersectorialité dans les actions de sauvegarde et de gestion des villes historiques s'avère nécessaire, selon le directeur de la culture d'Illizi, Mokhtar Guermida avec l'implication de la société civile dans l'affectation des biens culturels immobiliers et la mise en place de mesures incitatives pour encourager les habitants des ksour à entretenir leurs biens. Les spécialistes veulent l'élaboration d'un cadre de déontologie pour les architectes qualifiés et la révision des textes relatifs à la rémunération dans la maîtrise d'ouvrage spécifique aux régions du Sud, comme mesure incitative pour les bureaux d'études et les chefs de projets. Enfin, la formation constitue, selon les intervenants, une étape importante dans la mise en valeur du patrimoine saharien et du vieux bâti dans les régions du Sud. En effet, ils recommandent des formations spécifiques au profit des architectes et bureaux d'études, l'intégration des métiers anciens du bâti dans les établissements de formation professionnelle et également des cycles de formation au profit des journalistes spécialisés dans le patrimoine culturel. - La rencontre a vu des interventions de haut niveau sur la thématique du patrimoine saharien dont la communication de l'expert architecte et enseignant à l'Epau, Yassine Ouagueni, qui a parlé de la méthodologie de gestion d'un chantier de restauration. Quant à l'expert architecte restaurateur et enseignant à Constantine, Abdelaziz Badjadja, il a évoqué le patrimoine et les biens culturels en Algérie. De son côté, l'architecte qualifié Kaci Mebarek est intervenu sur les travaux de réhabilitation de la Casbah «Badjoudja» de In Salah. L'architecte du bureau d'études El Bina de Ghardaïa, Salah Bakelli, a, lui, parlé de la restauration du Fort Polignac. Mohamed Khelofi Amine a, pour sa part, présenté le projet de restauration du Fort Sorro Aghamestan de Tamanrasset. Amara Moussa, ingénieur à la société Amidoul de Ghardaïa, a évoqué les villes patrimoniales et la mémoire renouvelable à travers le k'sar Tafilalt. Le jeune Salah Hafech a abordé le dossier de classement des trois ksour de Djanet, sa ville natale où il gère son bureau d'études. Le directeur de l'Andi de la wilaya, Mustapha Deghab, s'est étalé sur le patrimoine culturel et naturel et le développement durable. Toutes ces communications s'ajoutent à celle de la sous-directrice de la Conservation et de la restauration du patrimoine culturel qui a clarifié les éléments de référence sur la maîtrise d'œuvre portant sur les biens immobiliers.