L'année scolaire s'est quasiment arrêtée en avril et elle n'aura duré que deux trimestres. Voilà donc un handicap de taille qui, encore une fois, vient ternir l'image d'un secteur déterminant dans l'avenir du pays. Les experts et pédagogues sont unanimes pour déplorer l'état de méconnaissance crasse dans lequel arrivent les bacheliers à l'université. Et cette faiblesse criante du niveau se répercute sur les cursus des futurs diplômés qui sortent désarmés face à la vie active. C'est une sorte de cercle à chaque fois renouvelé. Mais les tutelles sont rassurantes : celle des cycles secondaires et supérieurs vont, encore une fois, avancer cet argument qui ne convainc plus personne en étalant des chiffres et puis des chiffres comme la preuve éclatante de notre enseignement. Alors que les faits sont têtus. Les établissements scolaires tous paliers confondus, sont surchargés et on appréhende déjà la prochaine rentrée scolaire qui ressemblera, à s'y méprendre, aux précédentes avec son lot de classes de 30 élèves, notamment au secondaire où on attend l'arrivée de dizaines de milliers de lycéens qu'il faudra prendre en charge et on parle d'un déficit de 5 000 postes pédagogiques non pourvus. Ajouté à la piètre qualité de l'enseignement, ce paramètre va encore enfoncer l'école algérienne dans une crise que vont aggraver les grèves cycliques annoncées. Pendant ce temps, on s'affaire déjà à annoncer des chiffres faramineux sur les taux de réussite, sans doute pour se donner bonne conscience. De très nombreux bacheliers vont donc accéder à l'université et d'aussi nombreux diplômés vont sortir frais émoulus avec des perspectives quasiment réduites à néant. Dans l'un comme dans l'autre des paliers, la gestion s'est avérée inopérante depuis de longues années et malgré les mises en garde des spécialistes - il n'en manque pas dans ce pays - on continue de faire de l'école le socle démagogique de la réussite de la politique alors qu'il est notoire que le niveau a dramatiquement baissé. Le récent drame de la cité universitaire de Tlemcen renseigne sur la légèreté avec laquelle sont gérés nos établissements d'enseignement. Sauf que cette fois, les chiffres désignent non pas des lauréats mais des morts. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.