À voir les chiffres, les postes d'emploi sont disponibles, l'Anem ne cesse d'exhiber ses listes de postes d'emploi qui ne trouvent pas toujours preneurs. «Les jeunes ici choisissent ou travailler. On les envoie à maintes reprises commencer le travail avec un bulletin de main-d'œuvre à la main, mais au bout de quelques jours, ils nous reviennent pour demander un autre emploi mieux rémunéré ou plus proche de leur domicile !», nous dira le sous-directeur du bureau de l'Anem. Le siège de l'Anem est saccagé, hors service a priori. Mais la porte est ouverte. Les travailleurs qui font la réfection se mêlent au personnel de l'agence. Difficile de savoir à qui s'adresser.» «S'il vous plaît Monsieur, je cherche du travail, avons-nous dit à un agent.» «Non, il n'y en a pas, si vous avez des offres, soyez les bienvenus, sinon attendez votre tour», nous répondra-t-il. Après avoir décliné notre identité de journaliste, les rares présents qui nous ont entendus se sont rués sur nous. Ils en ont gros sur le cœur. Et le personnel de l'Anem et les chômeurs qui s'y trouvaient et même les manœuvres, tout ce beau monde voulait crier son ras-le-bol. Pour Mayas, un employé de l'ANEM, la ville de Hassi Messaoud, est une vraie poudrière. «Nous subissons une pression terrible au quotidien. Les jeunes chômeurs croient que nous détenons une baguette magique. Ils croient que nous possédons les prérogatives et le pouvoir de décider qui bénéficiera d'emploi et qui n'en bénéficiera pas», regrette Mayas. Pour cet employé, un danger permanent guette le personnel du bureau d'emploi de Hassi. «Regardez autour de vous, les bureaux sont saccagés avec une rare violence. Certains d'entre nous subissent des agressions physiques quotidiennes et même des menaces de mort si nous ne leur donnons pas du travail», affirme encore un collègue de Mayas. «A notre niveau, nous avons la tâche de recevoir les offres d'emploi des sociétés nationales et parfois étrangères. Nous retenons les demandeurs d'emploi qui répondent aux critères exigés par les sociétés, et on les envoie dans Les normes et en toute transparence », nous dira M. Boussaïd, sous-directeur du bureau de l'Anem. Selon lui, l'Anem est le bouc émissaire idéal pour absorber la colère des jeunes.