Les investisseurs étrangers ne sont pas intéressés par l'agriculture algérienne. L'appel d'offres proposant le lancement de quatre fermes pilotes, s'est avéré infructueux et les entreprises étrangères n'ont pas jugé utile, ni rentable, d'y répondre. Encore une fois, il convient de s'interroger sur cette promptitude à solliciter la technologie et les compétences étrangères, quand nos instituts spécialisés mettent chaque année sur le marché des promotions entières d'ingénieurs et de techniciens, dans le domaine. A l'évidence, cette initiative de fermes pilotes est excellente, encore aurait-il fallu l'étudier minutieusement, avant de prendre la décision de recourir aux coopérants agricoles. C'est-à-dire, donner leur chance aux nombreux cadres au chômage et dont certains ont même pris la courageuse décision de se lancer dans des projets en sollicitant l'Ansej. C'est peut-être ces jeunes pionniers qu'il faut encourager, d'autant plus qu'il nécessite certes de la technologie mais surtout de la volonté pour réussir. Ainsi, après l'échec du fameux (PNDA), ce plan qui devait relancer le secteur agricole et qui s'est révélé être la dilapidation de plusieurs milliards «on récidive» en faisant appel à des compétences étrangères, comme pour s'inscrire dans cette fatalité de l'importation même de la matière grise. Alors que c'est une simple question d'organisation : le secteur laitier qui est largement tributaire des importations, est capable de couvrir une bonne partie des besoins de la population et, faute de moyens adéquats de collecte, beaucoup de fermes laitières ne trouvent pas preneur de leur production. Il s'agit surtout des régions appelées «bassins laitiers» comme Tiaret, Skikda, El-Tarf et Batna où des quantités considérables de lait frais – produit périssable par excellence – ne trouvent pas preneur faute de camions frigorifiques qui peuvent l'acheminer jusqu'aux lointaines contrées du Sud. Idem pour les produits maraîchers et fruitiers où, on recourt avec une facilité déconcertante, à l'importation, offrant des oranges du Maroc et des raisins d'Espagne, au lieu de booster les nôtres. Peut-être un jour, quand s'épuiseront les ressources pétrolières, songera-t-on sérieusement à développer notre agriculture. Sérieusement. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah. Rabah Khazini