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Histoires vraies
Pour passer le temps
Publié dans Info Soir le 21 - 06 - 2012

Résumé de la 2e partie n Le gardien du cimetière a mis en garde Esther : «Pas de violon pendant les inhumations. Cela pourrait déplaire aux familles.» Esther acquiesce...
Elle a comme une intuition : «Aujourd'hui je sens que quelque chose va m'inspirer des accords encore plus beaux que d'habitude...»
Au moment où Esther va attaquer, alors que son archet effleure déjà les cordes de son vieux violon polonais, elle aperçoit un corbillard qui monte lentement l'allée en pente. Elle se souvient de la recommandation du gardien : pas de violon pendant les inhumations. D'ailleurs le gardien est là, qui accompagne le corbillard. En souriant, il pose son index sur ses lèvres : «Silence.»
Esther fait un signe de tête : elle a compris la consigne. Bon, il ne lui reste plus qu'à remiser son instrument dans son étui et attendre un peu.
Le corbillard continue sa montée. Ce ne doit pas être un grand homme qu'on conduit à sa dernière demeure. Personne ne suit le convoi. Ah ! si. Un homme gris et triste, vêtu de noir, une serviette à la main. Esther se dit : «Quand on pense aux enterrements de chez nous ! Quelle tristesse d'être enterré sans famille !»
Alors, machinalement, Esther, pour tuer le temps, marche derrière le fourgon mortuaire qui roule très lentement. L'homme en noir la considère un moment et la salue sans dire un mot. Il doit penser : «Comme c'est bizarre, une violoniste. Est-ce quelqu'un de la famille ?»
De toutes les manières ce n'est pas le moment de poser des questions.
On arrive bientôt à la tombe, fraîchement ouverte. Esther lit sur la pierre : Famille Rouard et quelques noms et prénoms dont les plus anciens remontent à une centaine d'années.
Les croque-morts procèdent à l'inhumation. Un pasteur protestant est là qui prononce des prières rituelles et fait quelques signes de croix. Esther s'abstient de les imiter et se dit : «Je ferai une petite prière pour cet inconnu. Puisque presque personne n'est venu lui dire adieu.»
Prise d'une inspiration soudaine, elle se tourne vers l'homme gris à la serviette en cuir et dit :
— Je suis violoniste. Verriez-vous un inconvénient à ce que je joue un morceau de musique à l'intention de la personne qu'on vient d'enterrer ?
— Absolument pas, mademoiselle. C'est une attention charmante. En plus cette personne adorait la musique et tout particulièrement le violon.
Esther a déjà ouvert l'étui. Déjà l'instrument est coincé sous son menton et elle attaque d'un archet décidé un des airs du répertoire traditionnel de son pays. L'homme en gris l'écoute avec attention tandis que les fossoyeurs ont entamé la fermeture de la tombe.
Après le premier morceau, Esther, encore prise par l'émotion, demande :
— Pensez-vous qu'un deuxième morceau...?
— Vous jouez si bien que je considère de mon devoir de vous donner mon accord.
Et Esther entame un air plus joyeux. Une danse où son violon alterne lamento et sarabande. C'est toute l'Europe orientale qui est là : Pologne, Roumanie, Hongrie.
A suivre
Pierre Bellemare


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