Divergences n Le ministre russe des Affaires étrangères a estimé hier mardi, que des pays occidentaux cherchaient à «dénaturer» l'accord de Genève conclu samedi dernier sur les principes d'une transition politique en Syrie. «Malheureusement, certains représentant de l'opposition syrienne ont commencé à dire que l'accord de Genève était inacceptable pour eux, et parallèlement, certains participants occidentaux à la rencontre de Genève ont commencé dans leurs déclarations publiques à dénaturer les compromis que nous avons trouvés», a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse à Moscou. «Cela ne sert à rien d'interpréter ces compromis», a-t-il ajouté, sans citer les pays qu'il accuse. D'autre part, Sergueï Lavrov a annoncé que la Russie ne prendra pas part à la réunion des Amis de la Syrie qui se tiendra à Paris (France) cette semaine. «Après le lancement du processus de Genève le 30 juin dernier, d'autres forums comme celui-là, auxquels près de 150 pays participeront, sont inutiles», a déclaré M. Lavrov, ajoutant que le groupe des Amis de la Syrie «ne cherche depuis le début qu'à soutenir l'opposition syrienne externe». «Nous ne pouvons partager les objectifs (de ce groupe) car ils ont pour but d'accroître les affrontements, et non de créer un environnement pour le dialogue de tous les Syriens sans ingérence étrangère», a expliqué M. Lavrov aux journalistes. Enfin, une délégation de l'opposition syrienne est attendue la semaine prochaine à Moscou, a déclaré M. Lavrov, ajoutant que ce voyage «a été reprogrammé à la demande d'un groupe de l'opposition». D'autre part, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan, auteur d'un plan de sortie de crise resté jusqu'ici lettre morte, a jugé hier mardi «impératif» d'avoir un cessez-le-feu en Syrie afin de procéder à une transition politique. Censée être en vigueur depuis le 12 avril, la trêve prévue par ce plan est constamment violée et des dizaines de personnes meurent chaque jour dans la répression et des combats entre rebelles et soldats de l'armée syrienne. Par ailleurs, les opposants réunis depuis lundi au Caire peinaient toujours en fin de soirée à trouver un consensus sur la transition en Syrie, en raison notamment de divergences sur la nécessité d'une intervention militaire étrangère. Plusieurs groupes ont en outre boycotté ou quitté les débats. "Il est impératif d'obtenir un cessez-le-feu", a déclaré à la presse Ahmad Fawzi, le porte-parole de M. Annan, après l'accord sur une transition politique en Syrie conclu samedi dernier à Genève. Avec cet accord, il y a eu selon lui un "changement (...), spécialement de la position des Russes et des Chinois", deux alliés de poids du régime syrien. Rappelons que ce forum s'est déjà réuni à Tunis en février et à Istanbul en avril derniers, mais chaque fois, Moscou et Pékin avaient boycotté cette instance. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi que la Turquie et des pays représentant la ligue arabe se sont accordés samedi dernier à Genève sur les principes d'une transition en Syrie. Les membres du Groupe d'action sur la Syrie ont divergé après la réunion sur l'interprétation de l'accord, les Etats-Unis estimant qu'il ouvrait la voie à l'ère "post-Assad", alors que la Russie et la Chine réaffirmaient qu'il revenait aux Syriens de déterminer leur avenir. R. I. / Agences