Mesure - L'Association générale des entrepreneurs algériens prévoit d'importer, au cours de cette l'année, cinq millions de tonnes de ciment, afin de pallier le manque de production nationale et surtout la fluctuation des prix. Le président de l'AGEA, Miloud Khalfi, a affirmé lors d'un point de presse jeudi dernier, que cette mesure est prise dans le but de respecter les délais de réalisation. Il a précisé que la quantité importée concernera exclusivement les entreprises (BTH) contractant des projets dans le cadre du programme quinquennal engagé par l'Etat. Pour ce faire, les pourparlers avec le groupe GICA vont bientôt être couronnés par une convention qui garantira, à travers l'importation, un approvisionnement régulier en ciment et avec un prix forfaitaire préétabli. Pour rappel, les capacités de production du ciment en Algérie sont de 18 millions de tonnes annuels, cependant, ce chiffre est rarement atteint et demeure de l'ordre théorique. Dans le même sillage, M. Selmane a indiqué que malgré la rentabilité des cimenteries, la production nationale reste insuffisante par rapport à la demande, évaluée de 23 à 24 millions de tonnes/ an. Ce manque alimente la crise et laisse par conséquent la porte ouverte aux spéculateurs pour influer sur les prix, a ajouté cet administrateur de l'AGEA. L'organisation patronale des travaux publics réclame une régularité dans les approvisionnements en sable et en ciment afin de ne pas avoir à subir les répercussions sur les délais de réalisations. Elle a d'ailleurs soulevé ce problème parmi tant d'autres dans une plateforme de recommandations à même d'impulser le secteur du BTPH. Cette dernière a été adressée aux autorités compétentes, dont le président de la République, le premier Ministre et les ministères concernés. Les revendications de l'AGEA s'alignent sur quatre axes à savoir les matériaux, l'octroi des projets et leur réalisation, les blocages administratifs et enfin la fiscalité. Sur ce dernier point, l'organisation patronale insiste et préconise l'allégement de la Taxe sur l'activité professionnelle (TAB) de 2 à 1 % ainsi que celle de l'IRG sur bénéfice et IBS. Elle revendique l'annulation pure et simple de la taxe sur matériels roulants productifs et du régime indemnitaire pour les entreprises du BTPH inscrite dans la dernière loi de finances. Quant aux charges parafiscales, l'AGEA souhaite que la part patronale de la cotisation de la CNAS soit ramenée à 18 % au lieu de 26 et l'allégement de la cotisation CACOBATPH de plus de 8 %, voire son annulation. D'autres revendications sont soulevées notamment l'avancement annuel sur l'IRG par les entreprises. Une mesure qualifiée d'aberrante et caduque par le président de l'AGEA car elle remonte à 1994, durant la période du plan d'ajustement structurel imposé par le FMI. Sur le volet administratif, l'association des entrepreneurs algériens dénonce la bureaucratie handicapante et soulève la lourdeur des commissions de qualifications et de classification des entreprises. Elle dénonce le blocage du recrutement direct des ouvriers sans passer par les agences de l'ANEM. L'Association des entrepreneurs algériens demande, enfin, que les 3es assises nationales soient parrainées par le premier magistrat du pays.