L'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea) a avancé un certain nombre de recommandations à même de permettre “au secteur du BTPH, premier pourvoyeur d'emplois, de jouer un rôle actif dans l'atténuation des tensions sociales et la concrétisation du pacte social". Dans un communiqué, l'Agea indique que dans le secteur du bâtiment, selon les récents chiffres communiqués par le ministère de l'Habitat, il existe dans le pays près de 35 000 entreprises de construction habituées à participer aux offres des marchés publics dont 16 000 classées de première catégorie. De ce nombre impressionnant d'entreprises, il n'y a que 43 qui relèvent du secteur public. Pas moins de 93% de l'ensemble des logements construits de 2005 à 2009 l'ont été par des entreprises privées ou étrangères. L'organisation patronale relève que des milliards de dinars ont été dégagés par l'Etat pour financer la construction de centaines de milliers de logements, des kilomètres de routes, d'autoroutes, de chemins de fer et d'innombrables autres infrastructures socioéducatives et culturelles. “Pourtant, très souvent, nous lisons des appels d'offres infructueux, publiés dans les pages publicitaires de plusieurs titres de la presse nationale, ces placards concernent surtout des projets de construction de logements, et d'infrastructures socioéducatives et culturelles importantes pour améliorer les conditions de vie des citoyens", constate l'Agea, estimant que “la relance de ces marchés prendrait pas moins d'une année, ce qui représente des surcoûts en termes de financement et de délais de réalisation". L'Agea évoque également la difficulté à se procurer des ressources financières à des conditions attractives. Les établissements financiers répondent “parcimonieusement aux sollicitations des PME qui ont besoin de capitaux d'amorçage et d'investissement en raison de coûts de transaction élevés et de garanties souvent insuffisantes", affirme l'Agea. L'organisation patronale revendique, par ailleurs, “un allégement de la fiscalité pour les PME afin de leur permettre d'améliorer leur compétitivité". L'Agea demande, entre autres, la baisse de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) de 2 à 1% et qu'elle soit retenue à la source. L'organisation propose la révision à la baisse du barème l'IRG sur les bénéfices des sociétés, actuellement mis en application. Elle revendique aussi l'annulation pure et simple de la taxe sur les matériels roulants productifs (camions, engins, benne remorque, benne plateau, bétonnière, grue, etc.). Concernant les cotisations sociales, au niveau de la Caisse nationale d'assurance sociale, l'Agea souhaite que la part patronale en vigueur, estimée à 26%, soit ramenée à 18%, jugeant la remise de 5% sur la cotisation insuffisante. Elle propose, aussi, que la cotisation Cacobatph soit allégée à 5% au lieu de 12,21%. L'organisation patronale trouve, par ailleurs, le taux de 15% sur le chiffre d'affaires à payer pour la Casnos trop élevé. L'Agea évoque des lourdeurs et des lenteurs lors des engagements au niveau du contrôleur financier, ce qui pénalise les entreprises sur le plan financier. Elle insiste sur la nécessité d'éviter les retards d'engagement des avenants et les négociations des prix des travaux complémentaires imprévus, qui dure des fois plus d'une année. En matière de documents, l'Agea estime que la déclaration annuelle des salariés DAS et l'attestation nominative du personnel des entreprises ne doit pas être prise en considération lors de l'évaluation des soumissions et qualification professionnelle (document formellement interdit à délivrer par la direction générale de la Cnas). Par ailleurs, selon l'organisation patronale, l'original du casier judiciaire demandé pour chaque soumission est devenu très encombrant, une copie légalisée par les services de l'APC suffit largement. R. E.