Delinquance - Sacs à main boucles d'oreilles, chaînettes, argent, téléphones portables, rien n'échappe aux voleurs. A la veille de l'Aïd, les agressions et les vols ont pris une ampleur inquiétante au niveau de certains marchés de la capitale et ses environs. Il ne se passe pratiquement pas une soirée sans que l'on signale des victimes d'agression surtout parmi la gent féminine. A la recherche de vêtements de l'Aïd pour leurs progénitures, elles sont la proie facile de groupes de malfaiteurs que rien n'arrête. Samedi dernier, en début de soirée, c'est une jeune femme, employée à la wilaya, qui a été violemment agressée dans les escaliers se trouvant en contrebas de la radio El-Bahdja. Délestée de tous ses biens, elle a néanmoins échappé au lynchage de ces criminels armés de couteaux, grâce à un citoyen atteint d'une dépression nerveuse et qui ne quitte presque jamais ce lieu. Les riverains connaissent parfaitement ce personnage qui a eu le courage de sauver une femme sans défense. «Rien que pour ce geste, ne mérite-t-il pas une prise en charge dans un hôpital spécialisé ?», nous disent certains témoins qui connaissent aussi le chef de bande : une jeune fille de 19 ans qui a élu domicile au niveau de la place de la Liberté de la presse à la rue Hassiba-Ben Bouali. Dans la même soirée, une jeune dame, de 25 ans, a été sauvagement agressée au niveau de la station d'autobus Aïssat-Idir à quelques mètres de la Maison de la presse Tahar-Djaout dans la cour de sa maison. La victime qui est sortie pour acheter des habits à sa petite fille, a été surprise par un jeune délinquant qui lui a subtilisé son sac à main, ses boucles d'oreilles et son téléphone portable. Même le sachet contenant les vêtements de sa fillette a été emporté par l'agresseur. Les bus de transport public sont devenus également des lieux d'insécurité. La ligne desservant le tronçon 1er Mai - Aïn Naâdja, remporte la palme des lignes les plus dangereuses où les femmes surtout sont ciblées. Un receveur de l'Etusa dira toute son amertume quant à ces jeunes désœuvrés qui agissent en groupe pour délester au grand jour les passagers de leurs portables ou de leur argent. «Surtout ces derniers jours, puisque toutes les personnes ont sur elles de l'argent pour faire des courses à la veille de l'Aïd», ajoute-t-il. Pour la méthode, explique notre interlocuteur, «ces voleurs à la tire qui créent une cohue en simulant une bagarre, agissent très à l'aise et descendent au prochain arrêt. Cette situation a amené de nombreuses femmes, souvent choquées psychologiquement par ces agressions, à ne plus emprunter le bus pour le taxi. Et ce receveur d'avouer son incapacité à devoir faire face au déchaînement de ces assaillants par peur de représailles. Ben Omar (Kouba) Ce n'est pas la joie ! Au niveau de la station urbaine de Ben Omar à Kouba, là aussi, même méthode, les passagers, en particulier des femmes qui fréquentent le marché situé à l'intérieur de cette station, sont agressées par des jeunes voleurs qui ne semblent reculer devant rien pour voler et des fois bousculer ou menacer avec des armes blanches ceux qui s'interposeraient. «Le vol à la tire est une pratique qui a toujours existé dans les endroits où il y a foule comme dans les marchés et dans les bus, notamment compte tenu de la proximité des gens dans un lieu étroit. Avant, le voleur opérait en solo, usant de la dextérité de ses seuls doigts mais sans jamais user de la force. En revanche, actuellement, ces jeunes opèrent en groupe, pour se donner du courage. La nouveauté, c'est la multiplication des actes de violence et de vol dont sont victimes les femmes», disent plusieurs commerçants de ce marché.