Résumé de la 1re partie En ce 24 avril de l?an 2004, une vieille dame devra répondre d?un acte immonde : il s?agit du meurtre de son compagnon, âgé de 58 ans. Le président continue sur sa lancée : «Savez-vous que le rapport d?autopsie confirme que le coup de couteau que vous avez asséné à la victime au niveau de la jambe est d?une violence rare pour une personne de votre âge ? Vous lui avez sectionné l?artère fémorale !» L?accusée rabat son châle et baisse les yeux. Elle a cet air timide que l?on a lorsque l?on nous fait un reproche sans grande importance... Comment en est-elle arrivée là, aujourd?hui ? En fait, ce n?est pas la première fois que la vieille Saâdia se retrouve dans le box des accusés... Il y a quelques années de cela, elle a comparu pour meurtre sur la personne de son amant de l?époque, en 1977 ! La cour l?avait alors condamnée à une peine de six années de prison ferme. Mais voilà qu?elle récidive par une belle soirée d?août 2002, en s?en prenant à son compagnon (le dernier en date) en l?occurrence B. A., âgé de 58 ans. Qui est Saâdia ? Que fait-elle dans la vie ? Elle est tout bonnement à la tête d?une immense maison au sein de laquelle se pratique le plus vieux métier du monde ! Nous sommes donc en plein mois d?août 2002, et c?est la fête chez la vieille Saâdia. Une soirée arrosée où sont conviées toutes ses connaissances, y compris son ami B. A. «Que s?est-il passé cette nuit-là ? ? Monsieur le président, je l?ai pris à part afin que nous parlions de nos projets d?avenir. Mais voilà qu?il m?avoue froidement le peu d?intérêt qu?il a pour moi et son désir de me quitter... De rage, je me suis emparée d?un couteau que je lui ai enfoncé au niveau de la jambe afin de lui donner une leçon. Je ne voulais pas le tuer. D?ailleurs, peut-on tuer une personne que l?on aime ?» L?accusée rabat de nouveau son châle comme pour voiler ses émotions... De nouveau, la cour a du mal à la prendre au sérieux et le lui fait entendre clairement. La finalité est qu?il y a eu crime. Point final. La victime a succombé à sa blessure quatre jours après son admission au service des urgences médico-chirurgicales du centre hospitalier d?Oran et ce, malgré le professionnalisme et la compétence de l?équipe médicale, qui a, en vain, tenté de sauver la vie de B. A. Le représentant du ministère public requiert une peine de quinze années de réclusion criminelle, alors que l?avocat de la défense plaide les circonstances atténuantes. «Ma cliente a agi sous l?effet de la colère, elle n?a pas prémédité son acte», dira-t-il. Au terme du procès, la cour revient afin d?énoncer le verdict : la vieille Saâdia est condamnée à 10 ans de prison ferme. Ne dit-on pas qu?il faut de tout pour faire un monde?