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« Racistes de tous les pays, unissez-vous » !!!
Publié dans El Watan le 28 - 12 - 2008

Aussi loin que l'on puisse remonter dans l'histoire de l'humanité, la première manifestation écrite du racisme apparaît sur la Thora, plus communément appelée Bible ou Ancien Testament, rédigée et compilée entre le 7e et le 2e siècle avant J.C. par les descendants de prêtres monothéistes égyptiens*1.
Convaincue qu'elle était de sa supériorité raciale : « Ceux qui étaient de la race d'Israël se séparèrent de tous les étrangers »*2, cette communauté religieuse se proclama « élue de Dieu » pour se placer au dessus du commun des mortels, en gardant jalousement le secret de ses rites religieux. Elle alla même jusqu'à s'attribuer une auréole de sainteté qu'elle inscrivit dans le texte même de la Bible en considérant comme « une abomination » le fait de « mêler la race sainte aux gens du pays »*3, c'est-à-dire « les autres », qualifiés « d'impurs » et désignés sous le terme méprisant de « goyim ».Cette idée de supériorité raciale, bien incrustée dans l'esprit de la communauté hébraïque, a été transmise de génération en génération, devoir de mémoire oblige, et se retrouve de nos jours dans l'idéologie de l'Etat d'Israël. Bernard Lazare, qui fut le premier et le plus ardent défenseur du capitaine Dreyfus, analyse objectivement les raisons de l'animosité suscitée par « sa communauté envers les autres peuples ». Dans son livre Contre l'antisémitisme*4, il note : « Sans la Loi, sans Israël pour la pratiquer, le monde ne serait pas. Dieu le ferait rentrer au néant et le monde ne connaîtra le bonheur que lorsqu'il sera soumis à l'empire universel de cette Loi, c'est-à-dire à l'empire des juifs... lsraël est le fils préféré de l'Eternel, celui qui a droit à son amour, à sa bienveillance, à sa protection spéciale et les autres sont placés au dessous des Hébreux. » Dans un autre ouvrage intitulé Antisémitisme, son histoire et ses causes *5, il définit la communauté juive comme étant un « peuple énergique, vivace, d'un orgueil infini, se considérant comme supérieur aux autres nations, le peuple juif voulut être une puissance. Il avait instinctivement le goût de la domination puisque, par ses origines, par sa religion, par la qualité de race élue qu'il s'était de tout temps attribuée, il se croyait placé au dessus de tous ».
De Tel-Aviv à Carpentras
Par un mouvement de balancier dont seule l'Histoire a le secret, « la bête immonde » qui a pris naissance dans la Bible, a fini par se retourner contre ses propres initiateurs en les atteignant de plein fouet vers le milieu du XXe siècle. Le législateur nazi des lois de Nuremberg n'écrivait-il pas dans son préambule : « Le modèle qui s'est tenu devant mes yeux, tout au long de la rédaction de ces décrets est celui d'Esdras et de Néhémie, les premières lois jamais édictées pour la protection de la pureté raciale » ? Ce qui a fait dire à Haïm Cohen qui fut juge à la Cour suprême d'Israël : « L'amère ironie du sort a voulu que les mêmes thèses biologiques et racistes propagées par les nazis et qui ont inspiré les infamantes lois de Nuremberg, servent de base à la définition de la judaïcité au sein de l'Etat d'Israël ».*6 La gangrène du racisme s'est manifestée ouvertement au sein même de la « race sainte », au lendemain de la création de l'Etat d'Israël. Ainsi, André Chouraki, natif de Aïn Témouchent, devenu maire adjoint de Jérusalem, raconte comment en Israël, les juifs sépharades ont été victimes du racisme des juifs ashkénazes. Dans son livre Les juifs d'Afrique du Nord, il relate comment la communauté sépharade, d'origine orientale, s'est révoltée, en 1967, contre « l'aflayah »*7 dont ils étaient victimes de la part des ashkénazes, classés comme étant d'origine caucasienne, donc européenne. Pour se faire une petite idée de ce racisme, il suffit de citer le poète national israélien*8, juif ashkénaze, censé être de « race aryenne », qui disait : « Savez-vous pourquoi je n'aime pas les Arabes ? Parce qu'ils ressemblent trop aux juifs orientaux »*9. Pour ce qui est du racisme à l'égard des goyim, c'est à dire tous les non juifs, il est si exacerbé qu'il s'applique même aux personnes mortes et enterrées. Ainsi, la profanation, la nuit du 2 mars 1984, du cimetière de Rishon Letzion, près de Tel-Aviv où le corps de Teresa Engelowicz, fut déterré et jeté hors de ce lieu de sépulture. Acte « antisémite » ? La police israélienne dut se rendre à l'évidence. Après enquête, il s'avéra que le cadavre était celui d'une chrétienne ayant épousé un juif. Le rabbin du cimetière, considérant que la présence de ce corps souillait la pureté des lieux ordonna par « taqqanah »*10 son exhumation ! Le même scénario s'est reproduit à Carpentras, où par une nuit de mai 1990, le cimetière juif fut profané. le cadavre de Monsieur Germon, coupable d'avoir épousé une chrétienne, avait lui aussi été exhumé. Ayant fait l'objet d'une mise en scène d'empalement, son corps fut transporté vers celui d'une autre tombe, celle de Madame Emma Ulma, coupable, elle aussi, d'avoir épousé un catholique*11. Il faut se rappeler l'extraordinaire tapage médiatique qu'avait connu cette affaire et l'orchestration de la manifestation grandiose du 14/5/90 qui s'ensuivit, avec en tête, le drapeau d'Israël, suivi par les plus grands responsables politiques français. Depuis, plus personne en France, n'ose évoquer cette abominable machination, ni ses sordides motivations religieuses et encore moins se demander à qui a profité le crime, sans risquer d'être traité d' « antisémite ». « Le projet colonial qui entendait amener la culture aux sauvages » A l'inverse, les déclarations racistes des uns et des autres sont permises, et parfois même applaudies, dès lors qu'elles visent les Arabes ou les Noirs et par devers eux, l'Islam. N'a-t-on pas vu des intellectuels, dont certains de confession juive*12 à la mémoire bien courte, applaudir à la parution du livre d'Oriana Fallaci dans lequel elle écrivait : « Les fils d'Allah... se multiplient comme les rats. » Avraham Burg, ex-président de la Knesset, de 1999 à 2003, a quitté Israël, pour s'installer en France. Dans une interview au journal Haaretz, il déplore la « xénophobie » qui caractérise la société israélienne, et la compare « à celle qui prévalait en Allemagne lors de la montée du nazisme ».En voyant « le nombre d'Israéliens armés dans les rues qui disent publiquement : « Les arabes dehors ! »*13, il pressent un sombre avenir pour son pays et rejoint en ce sens Itzak Rabin dont l'assassinat a été commandité par le Shin Beth avec la bénédiction des décideurs US pour avoir très sérieusement envisagé de faire la paix avec les Palestiniens. A. Finkielkraut, « nouveau philosophe », ne cache pas son racisme anti-arabe. Dans une interview au journal israélien Haaretz, il analyse les émeutes des banlieues comme « une haine de l'Occident qui anime les jeunes banlieusards » - comprendre les Arabes et les Noirs -. Pour lui, « le vrai patron de l'antisémitisme (quel rapport avec les émeutes ?*7) ce n'est pas le Front national de Jean Marie Le Pen, mais Dieudonné ». Ce « philosophe » y soutient que « le projet colonial entendait éduquer et amener la culture aux sauvages ». Et de conclure : « Qu'a fait ce pays (la France) aux Africains ? Que du bien ! *1 A mon père il a fait subir cinq ans d'enfer. Pourtant, je n'ai jamais été éduqué dans la haine. Or celle des Noirs contre la France est pire encore que celle des Arabes. »*14. Est-ce pour se venger de cet « enfer » qu'aurait fait subir la France à sa communauté que l'armée israélienne a retenu, le 11 juin 2008, deux diplomates français, dont la Consul adjointe de France à Jérusalem, au passage d'Erez, pendant 17 heures ? Après avoir été « traités de menteurs par les agents de sécurité israéliens », les diplomates « ont passé la nuit sur des chaises en plastique dans un hall puissamment éclairé, sans une goutte d'eau ni un morceau de pain, avec les moustiques pour seuls compagnons. A leur demande, des soldats les ont accompagnés aux toilettes. A 7 heures du matin, après une nuit sans sommeil, il a fallu parlementer longuement avec la nouvelle équipe pour pouvoir accéder à la machine à café »*15. On est si peu de chose, en Israël, quand on est un goy. Revenons en France où il est admis, contrairement à ce que voudraient faire croire les organisations juives, que le racisme à l'égard des Maghrébins est le plus exacerbé. En effet, une enquête de la Sofres*16 confirme l'existence d'une hiérarchie du racisme : les Maghrébins viennent en tête avec 89%, ils sont suivis des Gitans 46%, des Noirs 37% et des Juifs 10 %... La société française, en dépit de ses grands principes « ...égalité, fraternité » traite dans la pratique ses enfants différemment selon des critères raciaux. Faut-il dès lors s'étonner si l'hymne national français est sifflé par la nouvelle génération de Français originaires du Maghreb à chaque match amical opposant la France à un des pays du Maghreb ? Ce n'est guère mieux en Belgique : Un jeune lycéen Belge a été tué le 12 avril 2006 parce qu'il refusait de se laisser voler son MP3. Tous les soupçons furent orientés vers les Maghrébins par une presse Belge, majoritairement xénophobe, qui s'empressa de leur attribuer ce meurtre, faisant observer que « les témoignoges recueillis désignaient presque unanimement « des Arabes », ouvrant ainsi la porte à toutes les dérives 3 d'ordre racial et religieux. Le site Internet créé après cet assassinat fut envahi de messages à caractère raciste et islamophobe. Le 25 avril, le meurtrier était arrêté. Il s'agissait d'un jeune Polonais. le caricaturiste Pancho résuma l'affaire en faisant dialoguer un couple : « Il ne faut pas être raciste, l'assassin était Polonais ! » Et son épouse de lui répondre : « Plombier Polonais ou Maghrébin Polonais ? »
Deux poids deux mesures
Bien qu'étant la moins touchée par le racisme au sein de la société française, la communauté juive est celle qui fait le plus de tapage médiatique. Le moindre petit incident est monté en épingle : les exemples ne manquent pas. Ainsi le Conseil de discipline du collège Montaigne à Paris exclut définitivement, le 17/12/03, deux élèves de sixième âgés de 11 ans (!!!) pour « menaces et violences physiques à l'encontre d'un élève juif ». Aucun témoin entendu n'ayant confirmé qu'il ait été fait état de propos « antisémites », il a fallu attendre le....1er juin pour que la décision d'expulsion soit annulée par le tribunal administratif de Paris*17. le rabbin Fahri du Mouvement juif libéral de France est blessé d'un coup de couteau à l'abdomen alors qu'il se trouvait seul dans sa synagogue à Paris*18. Trois jours plus tard, sa voiture est incendiée dans le parking de son immeuble. Il s'avéra, après enquête, que le couteau ayant servi à l' « agression » provenait de la cuisine de ce lieu de culte ! Que n'aurions nous pas lu ou entendu si ce scénario mensonger avait été monté par un imam ? le vendredi 4 juin, dans l'après-midi, un « adolescent » juif, sortant, selon ses dires... d'un institut talmudique, est poignardé en pleine rue. Son agresseur « a crié Allah akbar avant de s'enfuir » ... Il s'avéra, après enquête, que cet individu avait agressé huit (8) autres personnes d'origine arabe, noire ou portugaise. Ceux là n'ont eu droit à aucune ligne dans la presse...Le racisme n'est relevé que lorsqu'il est dirigé contre la communauté juive, alors que celle-ci n'est pas, dans sa majorité, « sémite », puisque se proclamant d'origine ashkénaze. Qui ne se souvient du tsunami d'indignations provoqué par le meurtre d'Ilan Halimi le 20/02/06 : des articles, reportages, chroniques, éditoriaux, points de we, interviews, récits furent consacrés à l'assassinat de ce jeune, de confession juive, qui avait été séquestré et torturé à mort par un groupe d'écervelés pour extorquer de l'argent à sa famille. Un animateur social, d'origine africaine, se confiait au Monde : « On a peur de prononcer le mot ''juif'', de crainte que ce soit pris pour de l'antisémitisme. Quand ont dit qu'un musulman est un poseur de bombes, c'est pas grave. Quand on dit qu'un juif a de l'argent, c'est de l'antisémitisme. »*19. Quelques jours plus tard, le 25/02/06, un Français âgé de 54 ans, salarié chez Peugeot, est retrouvé mort à Audincourt après avoir subi, de la part de ses huit ravisseurs, les pires tortures : strangulation, traumatisme crânien, enfoncement de la tempe et du thorax. Il n'eut droit qu'à 34 petites lignes dans le journal Le Monde. Ce qui était vraiment dérisoire à côté du torrent d'articles consacrés à la victime de confession juive. Cette injustice vis-à-vis de ce Français, devenu, conjoncture historique oblige, indigène dans son propre pays, a fait réagir plusieurs lecteurs du journal Le Monde et poussé Robert Solé à le baptiser « l'inconnu d'Audincourt ». Pauvre de lui !
« Elle ment, mais elle ment vrai »
Suite à la plainte déposée par Marie Léonie pour agression antisémite dans le RER D, le 9/7/04, la très sérieuse Agence France Presse diffuse sa première dépêche : « Six hommes ont violemment agressé, vendredi matin, dans le RER D, une jeune femme de 23 ans qu'ils croyaient juive a-t-on appris de sources policières » et l'Agence d'en rajouter une couche raciale sur ce qui devait devenir le plus grand bide médiatique de l'été 2004 : « Les agresseurs étaient (et non seraient) d'origine maghrébine et armés de couteaux ». le non-emploi du conditionnel par des professionnels de l'information, en dit assez long sur les préjugés racistes bien ancrés dans certains relais médiatiques. L'emploi « de couteaux par six (6) hommes » (cette fois, ce ne sont pas des adolescents), que l'on situera dès le lendemain comme étant « maghrébins, (autrement dit arabes, donc musulmans) et Africains » contre une femme sans défense accompagnée de sa fille de 18 mois (les lâches, pensaient ils ...), à qui « ils ont tracé des croix gammées sur son ventre »... Et c'est le coup d'envoi d'une formidable mobilisation politico-médiatique sur « la montée de l'antisémitisme dans la société française ». Toute la classe politique s'indigne et ses représentants rivalisent dans l'emploi d'adjectifs pour qualifier et condamner, à qui mieux-mieux cette agression qui devait, quelques jours plus tard, s'avérer... imaginaire. Un « libre penseur » se proclamant « écrivain » se crut bien inspiré de distiller « sa vérité » sur cette affabulation tragi-comique : « En fait, Marie n'a pas inventé cette histoire, on la lui a racontée. Elle est arrivée à un ami de ses amis et est venue à ses oreilles. Une agression antisémite dans un lieu public, avec injures et blessures et hospitalisation. Mais cette histoire-là, personne n'en a parlé. Elle n'a intéressé personne », et de conclure : « Marie Léonie n'est pas une mythomane. C'est une usurpatrice. Elle ment, mais elle ment vrai(20). Mentir vrai, vous connaissez ?
La « liberté d'expression » et les caricatures
L'humoriste Dieudoné a osé utiliser la formule « pornographie mémorielle » pour s'insurger, à sa manière, contre l'exagération qui est faite de l'évocation, à répétition et jusqu'à saturation, de l'holocauste. Il s'est attiré les foudres apocalyptiques de tous les médias de France et de Navarre pour devenir un pestiféré dans le monde du show-business et des médias. Or, cette formule avait déjà été utilisée pour la première fois en 1986 par la spécialiste américaine d'Anne Franck, Alvin Rosenfeld, qui faisait cas de « pornographie de l'holocauste ». Elle fut reprise sous la forme de « pornographie mémorielle » par une historienne israélienne(21) qui expliquait que l'exagération de son évocation finirait par provoquer un rejet ou une saturation. S'il est permis à un membre de la communauté juive d'être libre de s'exprimer sur la façon dont est exploité le fonds de commerce de l'holocauste, ça ne l'est pas pour un « autre », au sens goy du terme. Cest cette différence de traitement qui a amené l'écrivain martiniquais, Raphael Confiant, à prendre la défense de l'humoriste en appelant les membres de la communauté juive : « les innommables ». La liberté d'expression, si chère aux médias occidentaux, s'exprime à deux vitesses selon qu'elle concerne l'Islam ou la Chrétienté. Quant au Judaïsme, le sujet est évité de crainte d'être automatiquement catalogué « d'antisémite ». Un sketch diffusé le 20 avril 2005 sur Canal + faisait apparaître la marionnette du pape bénissant les fidèles « Au nom du Père, du Fils et du III Reich » (relevons au passage le caractère vicieux de cette allusion, comme si les auteurs voulaient rappeler le présumé rôle de toute l'Eglise en faveur des nazis). Devant la pression de l'Eglise, la chaîne a préféré l'autocensure et a même demandé des excuses publiques. Ce qui n'a pas empêché la mise en demeure du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) !!! Autre exemple : une publicité pour une marque de vêtements mettant en scène un groupe de femmes dans des poses osées, représentant « la Cène » de léonard de Vinci a été soumise à la justice par l'association Croyances et Libertés, dépendant de l'épiscopat. Le tribunal de grande instance de Paris donna raison à l'association en s'opposant à l'affichage de cette publicité. Le 8 avril 2005, la cour d'appel de Paris confirma cette décision contre l'avis du parquet et en opposition à sa jurisprudence. Dans les considérants de l'arrêt, on note : « acte d'intrusion agressive et gratuite dans le tréfonds intime des croyances ... la légèreté de la scène fait par ailleurs disparaître tout le caractère tragique pourtant inhérent à l'événement inaugural de la Passion »(22). Ces mêmes considérants ne pouvaient-ils pas s'appliquer dans l'affaire des caricatures ? Non, car dans le cas des caricatures faisant injure à l'Islam, il ne fallait pas transiger sur les prétendus « sacro-saints principes de la liberté d'expression et de la laïcité »...Vérité en deçà de la Méditerranée, mensonge au-delà !
« Ouvrez ! On étouffe ici ! »
Dans sa chronique, Dominique Dhombres, s'interroge dans le journal Le Monde, après l'émission passée sur la Chaîne Arte « l'Islam est-il soluble dans la démocratie ? » .... Et de stigmatiser les « imams danois qui ont rapporté aux plus hauts dignitaires de l'Islam à Damas et au Caire, des faussetés sur les caricatures afin d'enflammer les esprits », pour condure : « quand un vicomte rencontre un autre vicomte, qu'est-ce qu'ils se racontent ? Des histoires de vicomtes. Un imam, c'est pareil. Il peut même, en plus, raconter des mensonges ». En quoi ont-ils menti ? On se le demande. Il eut été, sans doute, plus intelligent de sa part de se demander par quelle puissance étaient-ils manipulés dans la mesure où, comme par hasard, ce sont les USA et la Grande-Bretagne qui ont tiré profit de cette affaire en prenant à contrepied l'Europe continentale. Pourtant, il est de notoriété que le « Pia Kjaersgaard », parti d'extrême-droite danois, considère les musulmans « comme une tumeur cancéreuse ». Un député de ce même parti, Mogens Camre, étale au grand jour sa méfiance : « tous les pays occidentaux sont envahis par les musulmans. Certains d'entre eux nous parlent gentiment mais ils attendent d'être assez nombreux pour nous tuer ! »(23) D'ailleurs, le président du Réseau européen contre le racisme qui est une association financée par la Communauté européenne a reconnu : « Ce n'est pas un hasard si cette affaire des caricatures a éclaté au Danemark. Aucun pays de l'EU n'est aussi islamophobe et xénophobe. »(24) Alors, Dominique Dhombres, menteurs les imams danois ? Mais bien sûr, il est devenu plus « courageux », dans le monde occidental, de s'attaquer à un imam ou un curé qu'à un rabbin ! Le caricaturiste Maurice Siné de Charlie Hebdo l'a appris à ses dépens. Il a été licencié du journal satirique pour avoir, lui aussi, commis le sacrilège de faire un lien entre les juifs et l'argent, suite à son article sur le mariage de Jean Sarkozy avec l'héritière de Darty. l'écrivain Jean Marie Laclaveline s'insurge contre cette uniformisation de la pensée : « la vérité nous est assénée jour après jour par une armée de journalistes conformes et de penseurs autorisés qui nous débitent à toute heure leurs discours identiques. Où est la presse libre ? Où est l'opposition ? » Et de conclure : « Dans une Europe barricadée, la maison France a fermé portes et fenêtres. La police du langage surveille chacune de nos phrases. Nous vivons dans l'obscurité des vérités communes, des hypocrisies admises, des bienséances cathodiques, des peurs silencieuses ... Ouvrez ! On étouffe ici ! »(25)
Contrôle au faciès au pays de la « liberté » ... sélective
Durant des siècles, les puissances occidentales véhiculèrent l'image d'un Noir inférieur, proche de l'animalité, pour justifier la déportation d'environ 11 millions d'Africains et les réduire à l'esclavage. C'est ce même Occident, avec à sa tête les Etats-Unis, qui se permet aujourd'hui de donner, avec arrogance, des leçons d'humanisme et de droits de l'homme aux peuples du tiers-monde après avoir colonisé des continents, en pratiquant des génocides inégalés dans l'histoire de l'humanité sur des peuplades entières d'Amérindiens et d'Aborigènes avec la bénédiction de leurs autorités civiles et religieuses. Cette idée d'« animalité » a perduré en Australie où il était permis d'aller, jusque dans les années 1930, à la chasse aux Aborigènes pour les tuer en toute légalité. La façon dont ont été délaissés les habitants noirs de la Nouvelle Orléans, suite au passage de l'ouragan « Katrina » en 2005, montre à l'évidence qu'ils ne sont toujours pas considérés comme des citoyens à part entière, loin s'en faut. Depuis la grossière manipulation du 11 septembre, le racisme anti-arabe a trouvé à s'exprimer librement, avec la bénédiction de l'AIPAC. Thomas Friedman, digne représentant de la communauté juive américaine et journaliste au New York Times, ne prend pas de gants pour faire gicler son venin raciste à l'égard des Arabes : « A une époque où certains fabriquent des puces, vous vous cherchez des poux ». L'affaire du rachat par Dubaï Port World qui devait permettre à l'émir Cheikh Mohamed, dixième descendant de la dynastie des Maktoum, amis traditionnels des Etats-Unis dans la région, de mettre la main sur la gestion de 6 grands ports américains, a suscité une très forte opposition allant du numéro 1 du Parti républicain à la « démocrate » Hillary Clinton. Le New York Times a évoqué à ce sujet « une hystérie xénophobe ». Cette violente campagne, soutenue par les parlementaires de tous bords, aux forts relents de racisme anti-arabe, classant, pour la circonstance, Dubaï dans les pays de l'« axe du mal »... arabe, obligea DP World à renoncer à finaliser l'opération. Ceci alors que les USA utilisent deux ports de Dubaï comme base arrière militaire pour leurs opérations en Irak.... Au mois d'août dernier, le trésorier de la confédération syndicale AFL-CIO du Wyoming s'entretenant avec des délégués du Michigan, lors de la convention démocrate de Denver, relevait que « De nombreux électeurs blancs - et, pour le dire franchement, un certain nombre de syndicalistes - estiment qu'il (M. Oboma) n'est pas de la bonne race »(26). Mais les WASP n'ont pas à s'inquiéter. L'élection de Barak Obama ne changera rien à l'affaire. Ce n'est que de la poudre aux yeux jetée à la face de la planète « démocratie », tant il est vrai qu'aux USA, le Président est devenu, après la Deuxième Guerre mondiale, l'instrument des décideurs du Complexe militaro-industriel, toutes tendances - l'on peut dire aujourd'hui et couleurs - confondues. Alors qu'il était ministre du gouvernement français, Azzouz Beggag a fait l'objet d'un contrôle au faciès à sa descente d'avion à l'aéroport d'Atlanta, le 13 octobre 2005. Bien qu'il fût porteur d'un visa A1 réservé aux ministres et aux diplomates, il fut retenu pendant un quart-d'heure pour subir un interrogatoire poussé. Le plus comique dans cette affaire, c'est qu'il se rendait à l'Université de l'Etat de Floride pour y donner une conférence sur « la nouvelle politique française en matière de lutte contre le racisme » ... Avis aux amateurs voulant se rendre au pays de la « liberté » sélective ! Khelifa Mahieddine, Avocat, Alger.
Notes
1- Voir article dans El Watan du 18 et 19/5/08 « Du choc des civilisations au choc de l'ignorance »
2- Bible, Néhémie 9-2, traduction œcuménique
3- Bible, Esdras 9-1 et 2, traduction œcuménique, texte intégral
4- Bernard Lazare Contre l'antisémitisme, édité en 1896
5- Bernard Lazare « Antisémitisme, son histoire et ses causes » édité en 1894
6 Joseph Badi dans Fondamental laws of the state of Israël
7- Aflayah : mot désignant en hébreux un mélange de racisme et d'arbitraire
8- Haim Nakhman Bialik
9- Cité par S. Cypel dans Les Emmurés, la société Israélienne dans l'impasse »
10- Taqqanah : équivalent chez les juifs de la fetwa chez les musulmans
11- Enquête de M. Letereux et M. Brault dans le Var Matin du 15 avril 1995
12- Robert Misrahi et Pierre André Taguieff
13- Le Monde du 11/6/07
14- Le Monde du 24/11/05
15- Le Monde 18/6/08
16- Enquête de Maryse Esterle et Laurent Mucchielli dans Le Monde du 19/3/02
17- Le Monde du 15/7/04
18- Le Monde du 15/7/04
19- Le Monde du 6/3/06
20- Le Monde du 16/7/04 Henri Raczymow , « écrivain »
21- Edith Zertal La nation et la mort éd. la découverte 2004
22- Le Monde du 9/02/06 article rubrique « Débats » de Daniel Borrillo
23- Le Monde du 24/2/06
24- Le Monde du 9/02/06
25- Le Monde du 01/8/08
26- Le Casper Star Tribune du 28/8/08, (cité par Le Monde Diplomatique d'octobre 2008)


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