Tlemcen Le 26 octobre 2004, devant la cour de Sebdou, deux hommes doivent répondre d?un acte odieux? immonde? Dans le box des accusés, Ahmed l?ai craintif, avec un regard exprimant un profond regret, répète inlassablement : ? «Monsieur le président, je jure que je ne voulais pas le tuer ! Mon but, c?était uniquement de lui donner une bonne correction? ? Ainsi, pour donner des corrections, vous vous acharnez contre vos amis en les poignardant avec une rare violence ! ? C?est pourtant la vérité ! Je suis un bon croyant ! Jamais, au grand jamais, je n?aurais été capable de commettre un crime? ? Accusé, je vous rappelle tout de même que vous serez condamné pour homicide volontaire et que vous avez tué un homme? ? Je ne voulais que le corriger ! ? Oui, mais voilà, vous l?avez tué !» En fait, les membres de la cour ont l?habitude de ce genre d?arguments, qui ne sont que le dernier recours des coupables? Le deuxième en cause dans cette affaire, Okacha, tient, lui aussi, presque les mêmes propos; à quelques différences près : ? «Monsieur le président, mon ami dit vrai? ? Plutôt, votre complice ! ? Il ne voulait pas tuer, vous comprenez ? Ce dernier méritait une petite leçon et nous voulions seulement le remettre à sa place afin qu?il ne s?en prenne plus à nous? ? C?est d?abord vous qui avez frappé la victime? ? Oui, M. le président. Mais, je lui avais juste assené un léger coup de couteau à la cuisse? D?ailleurs, il s?est relevé et a pris la fuite? ? Et ce n?est que quelques instants plus tard qu?il a été rattrapé dans sa course par votre ami? ? Oui, M. le président. Ahmed l?a alors violemment frappé. Lorsque je suis arrivé sur place afin d?intervenir, la victime n?était déjà plus de ce monde? ? Avez-vous empêché votre ami de frapper ? ? Lorsque je suis intervenu, il était déjà trop tard, mais je suis convaincu que mon ami voulait juste le corriger. Ahmed n?a rien d?un assassin?» Oui, mais il a tué un homme. Un crime commis au non du jeu? (à suivre...)