Tradition - Comme à chaque fois qu'une fête ou une occasion approche, on assiste à des augmentations spectaculaires des prix des produits proposés à la vente. Cette année, les commerçants ne semblent pas vouloir déroger à cette règle qui est décidément ancrée à jamais dans la société. Après la flambée des prix des fruits, légumes et viandes, voilà que les parents restent médusés devant les vitrines des magasins d'habillement pour enfants. Même les commerces réputés, d'habitude, pour leurs prix relativement abordables, ont rejoint cette tendance à la hausse injustifiée. Une tournée à travers quelques magasins d'Alger-Centre renseigne sur cette flambée. Une simple jupe pour fillette de 4 à 12 ans est proposée, selon la qualité et la provenance, entre 1800,00 et 3000,00 dinars. Et comme une jupe ne se porte pas seule, il faut compter une facture supplémentaire de 1200,00 à 1 400,00 dinars pour un petit haut. Que dire encore des chaussures ou des sandales plus qu'indispensables. Elles se négocient entre 1 000,00 et 1 500,00 dinars pour les moins chères. Du côté des ensembles, que ce soit pour les filles ou pour les garçons, les prix sont aussi élevés et peuvent atteindre dans certains cas les 4 500,00 dinars. Chaussures non comprises bien sûr ! Et de simples robes d'été se vendent entre 2 000,00 et 3 000,00 dinars. Une mère de famille rencontrée au niveau d'un magasin à la rue Larbi-Ben-M'hidi n'en revient toujours pas. Avec 15 000,00 dinars en poche, elle croyait pouvoir habiller ses trois enfants et leur offrir par la même occasion de petits jouets à l'occasion de l'Aïd. Mais sa déception fut grande en voyant les prix. «Je ne comprends pas ce qui se passe. Même avec la somme que j'ai sur moi, je ne pourrai pas faire tous mes achats aujourd'hui. Il faudra revenir une autre fois», nous a-t-elle lancé l'air abasourdi. En fait, rien que pour habiller sa grande fille de 13 ans, cette dame doit débourser pratiquement la totalité des 15 000,00 dinars. Néanmoins, et pour ceux dont les moyens sont limités, les marchés communaux de même que les étalages installés à même le sol dans les quartiers populaires proposent des vêtements pour enfants de moindre qualité, mais plus ou moins abordables : pantalons jeans et jupes à partir de 900,00 dinars, tee-shirts au même prix, baskets à partir de 1 000,00 dinars. Et ce qui ne gache rien, il y a une grande disponibilité de marchandises. Si certains peuvent se permettre de vêtir leurs enfants dans les magasins spécialisés à des prix à vous donner le tournis, qualité oblige, la plupart en sont incapables, d'où la nécessité de chercher des soldes ou des moments propices pour acheter des vêtements acceptables pour les enfants en prévision de la fête de l'Aïd et de la rentrée scolaire. Mais pour les mères de famille, ce n'est pas encore gagné, car les articles destinés à la vente peuvent s'avérer de mauvaise qualité ou mal finis, d'où la nécessité de bien choisir le coloris et la taille, vérifier les coutures et les boutons, avant de passer à l'essayage. Alors, tout en gardant l'œil sur leur progéniture, les mères de famille tâtent les tissus, les soupèsent, comparent les modèles, les couleurs avant de faire leur choix. - Après les dépenses des vacances et du mois béni, les familles se retrouvent encore une fois face à d'importantes sorties d'argent qui devraient laisser des traces avec l'arrivée de la rentrée scolaire qui pointe déjà son nez. Et ce n'est pas tout : n'oublions pas l'autre dépense que les ménages algériens doivent réserver aux gâteaux traditionnels qui garniront la table de l'Aïd. «Un vrai casse-tête, mais on achète malgré tout, pour contenter les enfants, même si cela suppose pour certains l'effritement total du budget familial et un recours au crédit», nous dit une maman sous le regard de son mari qui ne semble pas être d'accord avec elle.