En fait, Antinéa est l'Athéna des Anciens dont le nom primitif est Athéna Tritogénéiä, appelée ainsi parce qu'elle était originaire de la région du lac Triton. C'est la même que la déesse des Grecs qui reconnaissent d'ailleurs ses origines africaines. D'après les légendes, ce sont les Libyens qui ont introduit dans les pays du Bassin méditerranéen le culte d'Athéna. En Egypte, la déesse, appelée Nît ou Neith est explicitement associée aux Libyens, appelés Tehenou et qui portent en tatouage son symbole, ainsi que les montre une peinture figurant sur le tombeau de Sethi 1er . La Tanit carthaginoise dont le nom a une consonance berbère, est la même que l'Athéna libyque. Les Grecs identifiaient également leur déesse avec l'Athéna Tritogénéïa : Hérodote, évoquant la déesse écrit qu'elle est née en Afrique et que c'est dans ce pays qu'on lui prépara l'égide, la fameuse cuirasse dont elle était revêtue et qui est devenue son attribut. A l'époque de Hérodote (Ve siècle avant J.-C., le culte d'Athéna était particulièrement vivace dans la petite Syrthe, dans l'actuelle Libye. Deux tribus locales, les Auses et les Machyles, célébraient tous les ans, au bord du lac Triton, un rite de litholobie (combat avec des pierres), dédié à la déesse et pratiqué par les jeunes filles. Déesse guerrière et vierge, Athéna passe aussi pour être une grande civilisatrice, fondatrice et protectrice des villes. Outre Athènes qu'elle aurait fondée et qui porte son nom, elle était la patronne de Sparte, de Mégare et d'Argos où elles avait des temples.