Conditions Totalement coupés du monde, ils n?ont aucun contact avec leur famille ou leurs avocats, aucune possibilité d?intimité, interdiction de communiquer avec les autres prisonniers et subissent des interrogatoires à répétition depuis plusieurs mois. Des centaines de talibans et membres présumés du réseau Al-Qaîda sont détenus sur la base navale américaine de Guantanamo. Leurs conditions de détention sont connues : un prisonnier par cellule ; celle-ci est grillagée, ouverte de tous côtés, sans la moindre possibilité d?intimité, sous le regard constant des gardiens ; pas de communication entre prisonniers ; pas de téléphone ; pas de contacts avec la famille ou les avocats ; pas de télévision ou de radio. Seule lecture autorisée : le Coran. Lorsqu?ils sont emmenés en interrogatoire, ils sont entravés et encagoulés. Certains détenus ont moins de 16 ans, d?autres plus de 70 ans. Des témoignages de prisonniers afghans ou pakistanais libérés signalent l?obligation quotidienne de prendre des calmants qui ont causé des troubles psychologiques permanents. «Bien qu?aucune allégation de torture physique ne soit portée contre les autorités américaines, il semble que le traitement réservé aux détenus de Guantanamo constitue une forme de torture psychologique, appelée aussi torture blanche», affirment les avocats de Mourad Benchellali, Khaled Ben Mustafa, Nizar Sassi et Ridouane Khalid, quatre des six ressortissants français détenus dans ce camp. Tous ces prisonniers vivent une incertitude complète : les raisons de la détention ne sont pas connues, aucune charge n?a été retenue contre eux. Même un représentant du Comité international de la Croix-Rouge, pourtant tenue à une stricte neutralité, a parlé de «trou noir» au sujet de Guantanamo. Mais le statut juridique très particulier de cette prison semble satisfaire les autorités américaines : les installations provisoires sont remplacées par des bâtiments permanents.