Attitude - Il a suffi d'une journée de championnat de Ligue 1 pour que le nouveau promu et représentant du Grand Sud, la JS Saoura, soit confronté à une certaine réalité. Qui n'a pas applaudi, il y a quelques mois, l'accession historique de la JS Saoura parmi l'élite du football national. Ce club de Béchar qui a défrayé la chronique en réalisant cinq accessions successives depuis la création du club en 2008 avant de se retrouver en Ligue 1, grâce en bonne partie, à un homme : Mohamed Zerouati. Appelé tendrement Hmimou, ce richissime entrepreneur de la région de la Saoura, a réussi le pari de faire sortir un club de la paisible localité de Meridja, distante de 70 km de Béchar, à la lumière du football national. Evidemment, des mauvaises langues n'ont pas hésité à dénoncer sous cape les quelques «pratiques» contestées de cet homme pour arriver à ses fins, mais le résultat est là et la JS Saoura est en Ligue 1. Du coup, c'est toute la fierté du Grand Sud algérien qui est bel et bien fouettée. Ce grand espace géographique qui regorge de richesses sur et sous le sol, et bien d'autres insoupçonnées, mais aussi une région riche de ses hommes, et d'un passé culturel, cultuel et révolutionnaire. Aujourd'hui, et à travers le football, les gens du Sud veulent gagner leur place parmi l'élite professionnelle et s'affirmer comme étant une force sportive avec laquelle on compte. Pour ce faire, les autorités locales, le wali en tête, n'ont pas hésité à mettre les moyens et tout le poids politique pour la réussite de ce projet et éviter à ce qu'il ne soit qu'une petite comète passagère dans le ciel du sport national. De son côté, Hmimou s'est démené durant l'intersaison pour monter une équipe compétitive capable de jouer le maintien d'abord, et pourquoi pas tenir la dragée haute aux grosses cylindrées de la Ligue 1. Pour leur première sortie, samedi dernier au stade du 20-Août de Béchar, les hommes de l'entraîneur Hadjar n'ont pas démérité, malgré la défaite face au CRB (0-1, but de Slimani). Ce soir, ils auront un test plus compliqué face au MCA pour leur premier déplacement en Ligue 1, sur la pelouse du stade mythique du 5-Juillet et devant une galerie mouloudéenne qui viendra certainement en force. Mais entre les deux matchs, le président Zerouati a animé une conférence de presse au cours de laquelle il a dénoncé le traitement injuste dont fait l'objet son club par certains médias qui, consciemment ou inconsciemment, font dans les préjugés. Une sorte de «ségrégation» passive. Cela a été relevé à plusieurs reprises à travers des articles de presse ou des commentaires, où l'on stigmatise cette région, le Bécharis, pour son éloignement, son climat austère et autres conditions qui gêneraient les frileux footeux venus du Nord ! Béchar est une wilaya d'Algérie avec ses avantages et ses inconvénients et l'on doit d'être fier d'aller jouer un match là-bas pour, histoire de faire connaissance avec ses habitants chaleureux et hospitaliers, parcourir son histoire et admirer ses avantages et contours paysagers. Pourtant, lors de l'accession Hmimou n'a pas hésité à dire, lors de ses déclarations à la presse «Marhaba bina andkoum» (soyons les bienvenus chez vous). Que la réciproque soit de mise et que le JSS soit le bienvenu en Ligue 1. A commencer par le match de ce soir où les dirigeants du MCA devraient être ingénieux pour recevoir comme il se doit ce club qui fait ses grands pas parmi l'élite et qui doit être accompagné comme il se doit dans sa quête. Quant au rectangle vert et son verdict, c'est une autre paire de manches. Que le meilleur gagne. Vive le Sud. Vive la JS Saoura !