Appel - La loi d'octobre 2010 portant sur la protection des personnes âgées doit être réformée, et ce pour améliorer les conditions de vie de cette frange sensible de la population. Cet appel a été lancé hier par des spécialistes à l'occasion de la journée mondiale des personnes âgées, commémorée par l'Association «El Ihsane» pour le 3e âge, à l'hôtel Sofitel. Il est primordial de «réformer cette loi, car elle est obsolète», a estimé, Sidi Saïd, lors de son intervention. «Cette loi a été élaborée sans la concertation des personnes concernées. Pis, elle a été élaborée pour faire plaisir, une loi à la mode ! Mais en vérité c'est un vœu creux. Une loi sans aucun acquis pour cette catégorie de personnes vulnérables», a-t-il ajouté. Le patron de la base syndicale renchérit : «Si nous ne mettons pas en place un cadre juridique qui donne une deuxième vie aux personnes âgées, il n' y aura jamais une place pour cette population vulnérable». Pour sa part, le Pr Rachid Bougharbal , chef de service de cardiologie à l'hôpital Maouche Mohand Amokrane (ex-CNMS), Clairval et sénateur, a appelé les autorités concernées , à leur tête le premier ministre, pour la création d'un service de gériatrie . «Dans son programme du gouvernement actuellement en discussion au parlement, M Sellal parle de l'ouverture des unités de gériatrie. Faites vite M Sellal !», a t-il demandé. Outre l'ouverture de ces services spécialisés, les professionnels ont plaidé à l'unanimité pour le développement de l'hospitalisation à domicile pour les personnes âgées malades ainsi que l'instauration des structures de soins alternatives. Selon l'analyse faite par ce professeur, il y a une nette augmentation du nombre de personnes âgées, avec en parallèle l'émergence et l'évolution épidémiologique des maladies non transmissibles ( HTA, diabète , maladies cardio-vasculaires, cancer ...) en Algérie. Cela s'explique par l'espérance de vie qui a augmenté ces dernières années passant de 53 ans en 1962 à 73 actuellement .Ajouté à cela, l'explosion de la cellule familiale et le recul des valeurs de la solidarité. C'est pourquoi, déduit –il, le problème des personnes âgées abandonnées devient une réalité choquante avec les mutations socioéconomiques qu'a connues notre société. «En 2020, le nombre de personnes âgées sera en hausse, cela traduit l'ampleur du problème qu'il faut prendre en charge».L'Algérie compte 40 centres de personnes âgées à l'échelle nationale. Le plus grand nombre est placé au centre de Sidi Moussa avec 250 personnes âgées dont la plupart sont atteintes de maladies mentales, a affirmé la présidente de l'association «El Ihsen».