Inconscience - A quelques encablures du siège de l'APC de Sefouane, se trouve l'école primaire des frères Allal dont le directeur squatte la cantine scolaire. C'est au seuil de l'établissement scolaire que nous accoste le directeur de l'école. Nous avons sollicité de sa part une autorisation pour visiter la cantine scolaire qu'il squatte sans autorisation au profit de sa famille, privant ainsi plus de 300 enfants d'un droit. Lorsque nous lui expliquons que le but principal de l'installation de la restauration dans les établissements scolaires étant celui de l'aide sociale pour assurer des repas aux jeunes enfants, notamment ceux des quartiers défavorisés, ce chef d'établissement désigne un «autre enseignant qui, pour sa part, occupe avec sa famille une classe». Pour plus de précisions, au niveau de cette école, plusieurs élèves, habitant les douars avoisinants, sont privés de cantine, ces enfants doivent, le matin, avant de quitter leur domicile, emporter le «repas» qu'ils mangeront à midi, dans la rue. Ces petits bambins sont même privés d'eau, ils se présentent souvent auprès des cafés d'où ils sont, dans la plupart des cas, chassés. On se demande à quoi sert une demi-pension, si ce ne sont pas les élèves habitant dans les douars et les lieux éloignés de leur école qui en profitent ? Les collégiens des différentes localités dépendant des communes de Sefouane et de Larbaâ, sont confrontés à un autre gros problème de transport. Alors qu'ils avaient l'habitude d'emprunter les bus de ramassage scolaire de l'APC, cette année, un seul autobus est mis en circulation. Selon les dires des parents d'élèves, la décision de ne pas accorder le ramassage scolaire aux élèves de la commune est motivée par l'utilisation de quatre bus à des fins mercantiles. Les parents d'élèves ont interpellé les autorités locales pour trouver une solution à ce problème dans les plus brefs délais, en vain. Les élèves sont confrontés à un véritable calvaire puisqu'ils sont obligés de prendre les bus privés qui ne respectent ni les horaires ni les itinéraires et qui leur coûtent trop cher surtout. Le président de l'APC de la commune de Sefouane, Mustapha Azli que nous avons contacté, ne trouve pas d'explication au squat par le directeur de la cantine scolaire de l'école primaire des frères Allal. «Le directeur qui est en train de rénover sa demeure, occupe illégalement la cantine, au même titre que l'enseignant qui occupe une salle de cours», nous dit-il, tout en reconnaissant que ces derniers ont agi de manière unilatérale «sans aucune autorisation de la municipalité ou de la direction de l'éducation, lesquelles je suis persuadé, ignorent à ce jour cet impair. Personnellement, je ne peux pas intervenir pour mettre fin à cette occupation, du fait qu'au niveau de notre petite commune, les gens se connaissent entre eux et sont proches les uns des autres», nous dit-il... ! En attendant, les enfants sont privés d'un droit élémentaire : une restauration pour laquelle l'Etat débourse des sommes colossales.