Prévision - Les prix des produits de première nécessité pourraient connaître une flambée sans précédent dans les prochains jours, prévient l'Ugcaa. «Si les commerçants de Semmar venaient à être délogés, comme le prévoit le ministère du Commerce, les importateurs profiteraient de cette opération pour augmenter les prix», a indiqué, hier, samedi, le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Salah Souilah tient, à travers cette annonce, à attirer l'attention des pouvoirs publics qui ont interdit récemment l'entrée des poids lourds à Semmar. Une décision qui intervient dans le cadre de la délocalisation d'environ 800 vendeurs de cette localité vers El-Harrach. Et contrairement à ce qui a été annoncé par le département de Ben Bada, «ces commerçants ont tous leur registre du commerce et exercent en toute légalité», assure M. Souilah avant de s'interroger : «Comment peut-on obliger les 800 commerçants de Semmar à partir à El-Harrach qui ne dispose en tout et pour tout que de 120 locaux disponibles ?». Par la voix de Salah Souilah, les vendeurs de Semmar tiennent à exprimer leur colère et leur revendication. «Ils réclament un lot de terrain pour construire avec leurs propres moyens un marché de gros», selon le SG de l'Ugcaa, en tant que médiateur entre le ministère du Commerce et ces marchands. «Ils disent avoir beaucoup d'argent et qu'ils sont prêts à investir, même pour construire des usines», a-t-il ajouté. Sur un autre volet, M. Souilah tient à rassurer les consommateurs que les prix du mouton pourraient connaître, à la faveur de l'Aïd El-kébir prochain, une relative baisse. «Il va y avoir une rude concurrence entre les maquignons, c'est la raison pour laquelle nous nous attendons à une légère baisse des prix», précise-t-il, tout en déplorant l'absence sur tout le territoire national d'un marché de bétail répondant aux normes internationales. L'Ugcaa assure avoir saisi à plusieurs reprises les autorités concernées pour prendre en charge ce manque de structures adéquates pour ce genre de commerce. Ce problème serait même à l'origine de la fluctuation constante des prix du mouton, à en croire cette organisation. Celle-ci dément par la même occasion les déclarations des responsables du secteur, selon lesquelles l'aliment du bétail est subventionné. «Il ne peut pas y avoir de stabilité dans les prix du mouton sans un marché de bétail. Et puis les maquignons se plaignent souvent du prix de l'aliment du bétail qui, contrairement à ce qui se dit, n'est pas subventionné», a relevé Salah Souilah. L'Ugcaa dit, enfin être favorable à l'ouverture nocturne des magasins. «C'est une démarche que nous revendiquons depuis sept ans déjà», rappelle l'orateur, tout en annonçant une prochaine rencontre avec le nouveau Premier ministre. Il s'agit d'établir un plan de travail commun pour lancer une campagne d'information et de sensibilisation en direction des commerçants. De l'avis du SG, la disponibilité du transport en commun et la sécurité pourraient jouer en faveur de cette initiative. Il reconnaît toutefois qu'il existe certains réfractaires à cette idée dont l'origine remonte à la décennie noire. Mais, «si demain tous les commerçants décidaient d'ouvrir après 18h, cela créerait un sentiment de solidarité et d'assurance, tel que cela se fait durant le mois de ramadan», prévoit-il, avançant le chiffre de six millions de commerçants contre 1,5 actuellement si cette proposition venait à être acceptée.