Cérémonie - Un dernier hommage a été rendu, hier, dimanche, au Palais du peuple, à Chadli Bendjedid, 3e Président de l'Algérie indépendante décédé samedi à l'âge de 83 ans. Drapée de l'emblème national et portée par des officiers de l'Armée nationale populaire, la dépouille mortelle de Chadli Bendjedid est arrivée au Palais du peuple en début d'après-midi. Dans une ambiance marquée par une grande émotion, de hauts responsables de l'Etat, des membres du gouvernement et des corps constitués, des personnalités politiques et historiques, ainsi que des proches et des amis du défunt se sont succédé pour se recueillir à sa mémoire. Outre les différentes organisations nationales, des représentants du corps diplomatique accrédité à Alger étaient également présents pour la circonstance. Ils ont été devancés par le Chef de l'Etat qui a été le premier à signer le registre de condoléances. Lakhdar Brahimi, ancien ministre des Affaires étrangères, a déclaré à la presse être venu «rendre hommage à cet homme, à sa vie et son combat » pour l'Algérie, «priant que Dieu ait son âme». Pour sa part, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), a indiqué que Chadli Bendjedid «figure parmi les personnes qui ont tant donné pour l'Algérie», soulignant qu'il était «attaché au respect des institutions de l'Etat» et leur bon fonctionnement «sans interférences». Dans le même sillage, le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, a rappelé le rôle de l'ancien Président durant la Guerre de Libération nationale marqué par «son engagement et son sacrifice» pour son pays. «Un rôle qu'il a continué à jouer après l'indépendance», a-t-il ajouté, soulignant ses qualités humaines. De son côté, Mahieddine Amimour, ancien responsable de la communication à la présidence, a appelé à «faire connaître aux jeunes générations ce qu'était Chadli Bendjedid, et faire connaître son parcours, et ce qu'il a fait pour l'Algérie». De même pour Salah Goudjil qui a souligné le parcours exemplaire du moudjahid Chadli Bendjedid qui a accompli son devoir, avant et après l'indépendance, avec responsabilité, marquée notamment par l'ouverture au multipartisme. Les personnalités politiques nationales n'étaient pas les seules à saluer «le parcours d'un grand homme». Aux portes du Palais du peuple, une foule nombreuse de citoyens venus de partout, attendait de rendre un ultime hommage au Président décédé. «En octobre 1988, je n'avais que 20 ans. Aujourd'hui, j'en ai 44. Beaucoup de choses ont été dites à propos de ce 5 octobre. Quoi qu'il en soit, à Chadli Bendjedid, on doit le multipartisme et le pluralisme politique», a déclaré à InfoSoir, Mohamed Lamine, chirurgien-dentiste. Son épouse Malika est du même avis. «A mon avis, le nom de Chadli Bendjedid, reflète pour bon nombre d'Algériens, la période de l'ouverture de l'Algérie», a-t-elle soutenu. Mohamed Lamine et Malika n'étaient pas les seuls à se précipiter en cette après midi caniculaire au Palais du peuple. Tous les chemins y menant étaient submergés. Entre les véhicules des officiels et du corps diplomatique qui affluaient de partout, les véhicules particuliers et ceux de la presse, la circulation devenait de plus en plus difficile dans le périmètre.