L'ONU célèbre ce mardi la Journée mondiale de l'alimentation alors que le nombre d'affamés dans le monde, 870 millions, a cessé de baisser au cours de la décennie écoulée. Ce chiffre dépasserait même le milliard et demi de mal nourris si on comptabilisait le déficit en éléments essentiels au développement physique et psychologique des enfants, estime le Rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'Alimentation Olivier De Schutter. «Si on mesurait la malnutrition plutôt que la faim, non plus le déficit en calories mais celui en micronutriments essentiels au développement des enfants, comme l'iode, le fer, les vitamines, les chiffres seraient encore plus considérables : on passerait au moins à 1,5 milliard», a-t-il indiqué. Quand les prix des denrées de base augmentent, les plus pauvres réduisent leur consommation : «Non seulement ils font moins de repas mais ceux-ci sont aussi moins diversifiés», explique-t-il. Pour M. De Schutter, «cette menace n'est pas assez vue comme une priorité, or c'en est une». L'Afrique subsaharienne reste la plus affectée par la faim et a vu la part des affamés augmenter quand celle-ci baissait ailleurs, en Asie, en Amérique latine et en Océanie.