Constat - «Nous sommes en train de laisser délibérément ce tissu se dégrader et rétrécir comme une peau de chagrin, voire disparaître de cette cité millénaire et historique qui est le patrimoine de tous.» «La Casbah appartient à tout le monde parce qu'elle a abrité tous les Algériens qui sont venus de toute l'Algérie», a déclaré le président de la Fondation Casbah, Belkacem Babaci. «Je prends entièrement la responsabilité de déclarer qu'il y a une intention délibérée de voir disparaître cette ville historique», a-t-il ajouté, arguant le fait que «tous les programmes qui ont été initiés n'ont pas été suivis ou alors bloqués pour des raisons qu'on ne connaît pas». A titre d'exemple, M. Babaci évoque le fait que «depuis 1962 et durant les années 70, chaque wali lance une opération qui est stoppée quand ce dernier est remplacé par un autre et celui qui arrive considère que ce qui a été fait n'est pas bon donc il lance une autre opération. Peut-être un seul wali a réussi à faire quelque chose de positif c'est l'ancien wali Aït Abderahim. Il a organisé les outils de restauration en créant l'entreprise de restauration de la Casbah d'Alger. Après sa mort, un autre vient et décrète que ne seront relogés que ceux qui habitent dans des bâtisses menacées d'effondrement. De ce fait ceux qui voulaient être relogés ont organisé la démolition de leur maison en brisant les arcades pour que leurs maisons s'écroulent. Donc on a aggravé la situation ! On a continué jusqu'à l'arrivée de Chérif Rahmani, qui a été le seul, à initier une opération d'envergure (identification des bâtisses) qui aurait pu nous permettre maintenant d'avoir une Casbah ressuscitée». Cela aurait pu se faire «par le sauvetage du tissu ensuite l'évacuation de l'îlot de Sidi Ramadan comme îlot expérimental ou 498 familles ont été relogées. 22 propriétaires sont restés dans cet îlot composé de 189 bâtisses». Selon Babaci, Rahmani a lancé un concours d'idée pour la restauration de tout l'îlot de la Casbah et ainsi un quart des habitants allaient sortir de la vétusté et éviter les rats et d'autres problèmes d'hygiène. Ce concours a été remporté par deux architectes Delhoum et Hamouche. Malheureusement au moment où on devait entamer une deuxième opération (Basse Casbah), Rahmani a été appelé à d'autres fonctions et un autre wali est venu. «A partir de là , c'est le silence total depuis quatre ans. Tous est bloqué y compris le carrefour du Millénaire qui devait relier la Casbah à la mer en créant un espace commercial culturel et très important qui devait fournir aux enfants de la Casbah 3 000 emplois. Tout cela est parti en fumée avec bien entendu le grand projet urbain de traitement des rues. On se souvient qu'il n y avait pas autant d'ordures auparavant ! La Casbah se meurt intérieurement. Elle est cancérigène ! Et personne ne bouge ».