Situation - Chaque enfant mobilise la voiture de son père ou de sa mère et parfois les services d'ordre interviennent pour régler l'encombrement. Et c'est surtout la pagaïe en matière de circulation dans le quartier. Le covoiturage est-il possible chez nous ? Sommes-nous capables de nous organiser comme les Français pour sauvegarder nous aussi notre pouvoir d'achat ? Il est difficile de répondre à une telle question dans la mesure où l'Algérien est, par nature comme par tempérament, individualiste à ne pas confondre cependant avec égoïste. C'est son éducation. Il est capable de transporter un ami dans sa voiture pendant 800 kilomètres pour lui rendre service et lui être agréable, mais il refusera toujours par «nif» de transporter des inconnus dans son véhicule pour de l'argent. La chose n'est pas encore entrée dans les mœurs. Cependant, on observe depuis quelques années un début de covoiturage dans le transport des enfants à l'école. Le phénomène n'est pas systématique, il ne concerne que quelques immeubles privilégiés et surtout des voisins très proches. D'ailleurs le système est si peu répandu que l'on assiste à la sortie de 11h et de 16h, à un véritable embouteillage dans le quartier. Chaque enfant mobilise la voiture de son père ou de sa mère et parfois les services d'ordre interviennent pour régler l'encombrement. Et c'est surtout la pagaïe en matière de circulation dans le quartier. Certes de temps à autre des voisins se rendent service à l'occasion, parfois même sans être très proches mais la chose en reste là. Quant aux grands périples qui nécessitent des heures entières de conduite et beaucoup de carburant, les Algériens n'aiment pas en général être accompagnés par des étrangers sauf parfois lorsqu'ils prennent quelques autostoppeurs en charge, souvent des personnes âgées. Les douloureux événements qu'a traversés notre pays les a rendus de plus en plus méfiants. Ce qui explique, par exemple, pourquoi le système sophistiqué de covoiturage des Français prend parfaitement dans l'Hexagone, car il répond à un certain nombre de contraintes et de besoins et qu'il n'a aucune chance de voir le jour chez nous. Du moins pour l'instant. Etant entiers et conséquents avec eux mêmes, les Algériens préfèrent, pour les grandes distances, prendre à leur bord des passagers gratuitement – le nif – que de les faire payer par l'intermédiaire d'une agence Internet qui leur demandera quel genre de personnes ils voudraient transporter et à quels critères ils souhaiteraient qu'elles répondent, du type fumeurs, non-fumeurs, bavards, non-bavards, etc. Nous avons bien un covoiturage parallèle, les taxis clandestins, mais cela est une autre histoire.