Résumé de la 101e partie - Sophia apprend à Charles qu'elle était au courant des dispositions du testament. Elle savait que son grand-père lui léguait tout... Non. Vous comprenez, quand il a été question de ce testament qu'il avait signé devant tout le monde, j'ai pensé que peut-être il s'était trompé et que, contrairement à ce que je croyais, il ne m'avait nullement laissé toute sa fortune. Ou bien que ce testament, qui faisait de moi son héritière, était perdu et ne serait jamais retrouvé. Personnellement, je ne tenais pas à ce qu'il le fût ! J'avais trop peur... — Trop peur ? Mais de quoi ? — Je ne sais pas. Peut-être d'être accusée du meurtre... Je me souvins du visage terrorisé de Brenda et de l'expression horrifiée que Magda avait donnée à sa physionomie et bannie au commandement, lorsqu'elle avait parlé devant moi de ce rôle de meurtrière qu'elle désirait jouer. Sophia, quoi qu'il arrivât, ne s'affolerait pas. Mais, esprit réaliste, elle se rendait compte qu'elle était suspecte, du fait même qu'elle connaissait les intentions du vieux Leonidès à son endroit. Je comprenais mieux maintenant — c'était, du moins, mon impression — pourquoi elle avait ajourné nos fiançailles et insisté pour que je découvrisse la vérité. Cette vérité, il était indispensable qu'elle la connût. «Je ne serai tranquille, m'avait-elle dit, que lorsque je saurai exactement ce qui s'est passé !» Nous allions vers la maison, soudain je me souvins qu'au cours de la même conversation, elle me déclara avoir le sentiment d'être capable d'assassiner quelqu'un. Mais elle ajouta : «Seulement, il faudrait vraiment que cela en valût la peine !» Roger et Clemency, cependant, marchaient allègrement à notre rencontre. Son costume de tweed, très ample, allait à Roger infiniment mieux que le sévère veston que je lui avais vu si souvent. Il semblait très surexcité. Clemency paraissait soucieuse. — Alors, s'écria Roger, ça y est tout de même ! Je finissais par croire que cette sale femme, ils ne se résoudraient jamais à l'arrêter ! Ce qu'ils attendaient, je me le demande. Quoi qu'il en soit, c'est fait ! Ils ont également coffré son petit ami... et j'espère bien qu'ils seront pendus tous les deux ! Clemency plissa le front. — Roger ! Pourquoi parler comme un sauvage ? — Comme un sauvage, vraiment ? De sang-froid, on empoisonne un malheureux vieillard qui a en vous toute confiance... et, quand je déclare que je suis très content que les assassins soient pris et que j'espère bien qu'ils seront punis comme ils le méritent, c'est moi qu'on traite de sauvage ! Je regrette, mais cette femme, je l'étranglerais volontiers de mes propres mains ! Il ajouta : — Vous étiez avec elle quand on l'a arrêtée, n'est-ce pas ? Comment a-t-elle pris ça ? Sophia répondit, à voix très basse : — C'était horrible ! Elle mourait de peur. — Bien fait pour elle ! — Roger ! Roger se tourna vers sa femme. (A suivre...)