Résumé de la 15e partie - Après le meurtre de Mary Kelly, Jack l'Eventreur ne se manifeste plus. Deux autres prostituées vont être tuées les mois suivants, mais on pense que le meurtrier n'est pas Jack. L'enquête va se poursuivre jusqu'en 1892, année où le dossier est classé. Mais si la police ne recherche plus l'Eventreur, son identité reste toujours à établir. Des dizaines de noms vont être cités, des preuves vont être produites, mais il ne semble pas, en dépit des progrès réalisés en un siècle, que toute la lumière soit faite sur l'affaire. Aujourd'hui, on arrive jusqu'à douter de l'authenticité des lettres envoyées par le tueur à la presse et certains auteurs pensent qu'elles ont été écrites par un journaliste du Star, ou un certain Bert, pour faire monter le tirage de son journal ! A l'époque même où Jack commettait ses meurtres, des théories ont été proposées pour l'identifier. L'inspecteur Abberline, par exemple, qui a dirigé l'enquête, a suggéré que le meurtrier pouvait être une femme, une sage-femme, ainsi que le laisse croire la précision avec laquelle elle «découpait» ses victimes. Selon le policier, la femme en question, faisait avorter les prostituées, et comme les avortements, effectués dans de mauvaises conditions d'hygiène entraînaient la mort des patientes, elle déguisait les morts en crimes, pour ne pas avoir à en répondre. Mais cette théorie a été rejetée à l'unanimité : aucune des victimes n'était enceinte et les mutilations infligées aux cadavres ne pouvaient être, par leur sadisme, que l'œuvre d'un homme, obsédé sexuellement. La presse, moqueuse, avait parlé à l'époque de Jill l'Eventreuse.L'hypothèse d'un assassin «étranger» a été suggérée à plusieurs reprises, aussi bien par les enquêteurs que par les témoins. A l'époque, le mot «étranger» évoquait surtout des immigrants juifs, notamment russes, venus, après les pogroms de Moscou, s'installer dans la capitale anglaise. On se rappelle aussi l'inscription, sur un mur, après le meurtre d'une prostituée, incriminant ouvertement les juifs. Un policier l'avait effacée pour ne pas provoquer d'émeutes dans le quartier. Plus tard, on a évoqué aussi un tueur américain, parce que, croyait-on, les «meurtriers en série» étant une «spécialité américaine». Cette théorie est reprise en 1995 par l'écrivain Evans Gainey qui a soutenu, dans le livre qu'il a publié cette année-là que l'Eventreur est un Américain du nom de Francis Tumblety. Sa famille, originaire de Grande-Bretagne, s'était installée en 1848 à Rochester. Lui était revenu et avait commis les meurtres. On ignore bien sûr quels étaient ses mobiles, ni surtout pourquoi il s'acharnait sur les prostituées.En 1992, Michael Barret, ferrailleur à Liverpool, annonce avoir découvert le journal intime d'un courtier en coton appelé James Maybrick, dans lequel il avoue être l'Eventreur. Barret soutenait avoir eu ce journal d'un ami qui venait de décéder sans avoir eu le temps de lui dire d'où il tenait ce journal. Maybrick est mort en 1889, c'est-à-dire à l'époque où Jack l'Eventreur a disparu, ce qui expliquerait l'arrêt brusque des assassinats. Ce journal est évidemment un faux. (A suivre...)