La crise économique a frappé de plein fouet les plus grands journaux. Après El Mundo, New York times, Le Monde, Guardian, c'est au tour du célèbre journal El Pais. Créé en 1976, durant la transition démocratique de l'après-franquisme, El Pais, propriété du premier groupe de médias espagnols, Prisa, a dévoilé le 9 octobre un plan social comprenant 149 suppressions de postes, soit près du tiers d'un effectif de 466 salariés, dont 129 licenciements et 20 départs à la préretraite pour les plus de 59 ans. Les salariés ont dénoncé des licenciements abusifs et des baisses de salaire pour les employés, tandis que la direction se verse des salaires mirobolants, dont 13 millions d'euros en 2011 au P-DG du groupe Prisa et d'El Pais. Ils fustigent une liste nominative de journalistes remerciés établie par la direction sur des critères très contestés. Les journalistes ont observé la semaine passée trois jours de grève et ont manifesté mardi devant les locaux du journal à Madrid. Plusieurs intellectuels collaborant avec le journal ont fait part, dans une lettre de soutien au comité d'entreprise, de leur «malaise» face à des «censures» liées au plan social. Pour sa part, la direction a expliqué dimanche, dans une lettre aux lecteurs, que «la douloureuse réduction d'effectif est due à la crise et au changement radical du secteur» qui migre vers internet et aux rentrées publicitaires qui «ont chuté ces cinq dernières années».