Associations - «Rien ne saurait se faire sérieusement, mais surtout efficacement, tant que l'Etat n'aura pas décrété, la sécurité routière : priorité nationale». Au titre de la lutte contre les accidents de la route, des dispositifs et des moyens de préventions pour y faire face, nombreuses sont les associations qui n'ont eu de cesse d'appeler à l'installation d'un comité interministériel regroupant les différents acteurs en y impliquant la société civile. En outre, «rien ne saurait se faire sérieusement, mais surtout efficacement, tant que l'Etat n'aura pas décrété, la sécurité routière : priorité nationale», nous confiera Cherif Keddam, président de l'association Les amis de la route au cours d'un entretien. À l'issue de ce dernier, M. Keddam insistera sur la nécessité d'inclure dans les programmes scolaires un module ayant trait à la sécurité routière. «Comment peut-on parler de prévention alors qu'un sujet de société aussi important n'est même pas abordé au niveau des programmes scolaires. Quand on veut faire de la prévention, on commence déjà par faire prendre conscience aux jeunes, les conducteurs de demain, de l'importance de la sécurité routière», ajoute-t-il. Bien qu'affichant une certaine prudence quant à l'annonce de la mise en place de ces différents dispositifs (permis à points et tachygraphes), il reconnaîtra son impatience de les voir concrétisés même si l'action le laisse «sur sa faim», comme il le dit lui-même. «Comprenez que si je suis prudent, c'est aussi dû au fait qu'il s'agit de dispositifs prévus par la loi depuis déjà plusieurs années. Et donc, on attend de voir», ajoute-t-il. Entre-temps on continue d'aligner des chiffres et des bilans des dégâts humains et matériels sur nos routes. Des chiffres et des larmes. Insupportable ! C'est ainsi qu'est qualifié le bilan 2012 des accidents de la route. Bien que l'année ne soit pas encore terminée, il devrait, selon toute vraisemblance, confirmer les chiffres du bilan 2011, qui n'est rien de plus que le plus meurtrier des 10 dernières années. Ainsi, le bilan 2011 fait état de 3 831 personnes tuées, portant à 37 000 le nombre de morts depuis 2001. Des pertes humaines engendrées par 25 023 accidents qui ont, en outre, fait 44 936 blessés. Un bilan qualifié de lourd, tant le nombre a augmenté de 28 % durant cette année par rapport à 2010, et ce, en dépit des campagnes de sensibilisation et des sanctions prises dans ce sens dont 193 683 retraits de permis de conduire. La wilaya de Sétif vient en tête des régions qui ont enregistré le plus d'accidents avec 5,37 %, suivie d'Alger avec 4,64 % puis d'Oran avec 4,29 %.