Résumé de la 30e partie - Le docteur Petiot se défend d'être un avorteur, mais son cabinet ne désemplit pas de jeunes femmes... Avril 1936. Il se promène à Paris, du côté de la Sorbonne, dans le Quartier latin. Il entre dans la Librairie Gibert. Il feuillette des livres. L'un d'eux l'intéresse. Il le regarde longuement, puis le met dans son cartable. Il ne sait pas qu'un vendeur l'a vu. Il se promène encore un moment, parmi les rayons, puis gagne la sortie. — Monsieur ! Il ne se retourne pas. — Monsieur ! Comme il ne s'arrête toujours pas, le vendeur se précipite et le saisit par la main. — Monsieur, vous avez volé un livre ! D'autres vendeurs accourent, des gens s'attroupent devant la librairie. — Moi un voleur ? s'indigne Petiot, mais vous ignorez qui je suis, monsieur ! — Je vous ai vu glisser un livre dans votre cartable ! — Je suis médecin... Je suis le docteur Petiot. — Qu'importe qui vous êtes, ouvrez votre cartable ! — Je refuse ! Un vendeur lui arrache son cartable, l'ouvre et retire le livre. — Voilà le livre ! — J'ignore comment ce livre est arrivé dans mon cartable, dit Petiot. — Vous vous expliquerez au commissariat de police ! Il refuse de se rendre au commissariat, on l'y conduit manu militari. Au commissariat, il commence par crier son innocence. — Je n'ai rien volé ! — On a bien trouvé le livre dans votre cartable ! — C'est une machination ! Je suis victime d'espions... Des espions à la solde de l'étranger ! Moi, je suis un patriote ! Il change aussitôt de registre. — Je suis un grand homme, vous savez ! — Vous êtes médecin, dit un policier, ça on le sait... — Je suis un grand inventeur ! J'ai découvert le mouvement perpétuel ! Les policiers ne comprennent rien. — J'ai mis au point une machine à aspirer la matière fécale, pour soulager la constipation... Je suis un génie, messieurs, vous feriez mieux de me relâcher ! Mais au lieu de le relâcher, les policiers, qui le prennent pour un fou, appellent un psychiatre. Le médecin l'examine puis l'interroge. «Cet homme est fou, dit-il, il ne sait pas ce qu'il dit, il est en pleine crise de délire, il faut l'interner immédiatement !» Il veut résister, mais il est maîtrisé. (A suivre...)