Image - La 2e édition du Festival international du cinéma d'Alger, un festival dédié aux films engagés se poursuivait, hier, avec la projection d'une série de films (des courts-métrages) réalisés par des cinéastes palestiniens. Ces cinéastes sont formées et assistées par le réseau «Shashat», sachant que la Palestine est l'invitée l'honneur à cette présente édition. C'est alors que les cinéphiles ont pu suivre ‘If they take it' (S'ils le prennent) signé Liali Killani. Dans ce film, la réalisatrice interviewe une grand-mère palestinienne qui tient à défendre sa maison et ses terres contre la politique d'appropriation menée par l'Etat israélien. Le témoignage de cette dernière est émouvant. Le film nous montre l'injustice dont pâtissent les Palestiniens. ‘On air' réalisé par Ghada Terawi, est un autre film documentaire présenté aux cinéphiles. Dans ce film, un docufiction, la réalisatrice a rassemblé des images d'archives de chaînes documentaires pour présenter à l'écran le scénario de l'unification de la Palestine et d'Israël sous la même bannière tout en mettant en scène une élection présidentielle à laquelle se présentaient le défunt leader palestinien Yasser Arafat et Ariel Sharon, ancien Premier ministre israélien. D'autres films, tels que ‘Fruty dreams' (Rêves fruités) de Laila Abbas, qui traite des problèmes de la société palestinienne ou encore ‘Forgotten flowers' de Salam Kanaân qui abordent les mariages arrangés. La séance d'hier se voulait un hommage au réseau «Shashat» (Ecrans) des cinéastes palestiniennes. Ce réseau organise jusqu'au 15 décembre prochain, à Ramallah et en divers endroits de Cisjordanie et de Gaza, le plus long festival du film féminin du monde arabe avec pour thème cette année : «Je suis une femme de Palestine», une expérience unique. Car, selon les organisateurs du Festival international du cinéma d'Alger, l'action menée par «Shashat» «brave les violences, les bouclages israéliens et le manque de fonds pour promouvoir le septième art en Cisjordanie et dans la bande de Gaza».Notons qu'il est difficile de faire des films dans les territoires occupés, et l'association «Shashat» s'est donc donné pour ambition et ce, à travers le festival, de faire connaître les documentaires réalisés par des Palestiniennes et promouvoir un art qui leur est peu accessible. Les organisateurs du Festival international du cinéma d'Alger estiment que les films doivent être vus par les cinéphiles algériens. «Nous devons prendre acte de l'existence de ces personnes et saluer leur combat quotidien», dira Zehira Yahi, commissaire du festival, et d'ajouter : «Il nous a semblé un devoir de rendre hommage à ces personnes.» Ainsi, à travers cet hommage, le festival salue des personnalités remarquables par la qualité exceptionnelle de leur travail. - «Shashat» s'assigne aussi comme autres ambitions, de développer le secteur cinématographique en Palestine et de créer des cinémathèques dans plusieurs villes palestiniennes. «Par là, nous voulons créer un débat autour de l'analyse de l'image véhiculée par les médias et le cinéma», dira Abdessalem Chahada, cinéaste et formateur du réseau. «Le but est d'échapper au monopole israélien sur l'image ainsi que sur le matériel de tournage et les moyens de production», poursuit-il. Ainsi, «Shashat» s'emploie à assurer l'indépendance du cinéma palestinien par rapport à la «tutelle» israélienne et ce, en vue de donner plus d'autonomie à l'image. Cette autonomie a permis à la cinématographie palestinienne de s'autofinancer, donc de fabriquer sa propre image et à travers laquelle la Palestine se fait connaître sur la scène internationale, dans les festivals. Toutefois, la production du réseau «Shashat» ne se limite qu'aux courts-métrages. Parce que les longs-métrages nécessitent beaucoup de moyens financiers et exigent un grand plateau.