Lâcheté - Dans la nuit du jeudi 2 février au vendredi 3 février 2006, le ferry égyptien Al-Salam Boccaccio 98, assurant une liaison entre l'Arabie saoudite et l'Egypte fait naufrage à 70 kilomètres au large du port égyptien de Hurghada entre minuit et 2h du matin. Durant toute la nuit, des vents violents et une tempête de sable soufflaient sur la côte ouest de l'Arabie saoudite, d'où le bateau était parti ce jeudi soir. Mais ce sera un feu qui avait pris dans la chambre des machines qui sera derrière la catastrophe. Quelques survivants témoigneront, en effet, qu'un incendie avait débuté au départ de l'Arabie saoudite, mais que le commandant avait insisté pour continuer sa route vers l'Egypte. Comme la fumée devenait de plus en plus épaisse, certains passagers sont montés sur le pont supérieur avant qu'une querelle avec les membres d'équipage n'éclate. Ces derniers auraient répondu : «Just relax, go to your room !» (Calmez-vous et retournez dans vos cabines). Ibrahim Abdul-Rahman, un passager égyptien, rapportera que les passagers ont supplié le commandant de faire demi-tour, «mais il a refusé, il était comme fou !». Un membre d'équipage raconte qu'il a eu du mal à accéder aux pompes d'assèchement. Mais même une fois enclenchées, ces dernières ne réussissaient pas à pomper toute cette eau. «Les puisards devaient être bloqués, le navire se remplissait d'eau», avait-il ajouté en pleurs. Vers 1h le vendredi matin, le navire commence à gîter sur tribord. À cet état de fait, le commandant demande aux passagers de se déplacer à bâbord. Mais il a déjà perdu toute crédibilité, que ce soit devant les passagers et même devant certains membres de son propre équipage. Ces derniers décident de quitter le navire en se jetant par-dessus bord tentant de trouver des épaves pour s'y accrocher (aucune des 10 embarcations de sauvetage n'avait été mise à l'eau). Le navire transportait 1 200 Egyptiens, 99 Saoudiens, 3 Syriens, 2 Soudanais et 1 Canadien. Beaucoup parmi eux, étaient des pèlerins qui s'étaient rendu à La Mecque, le mois précédent, et étaient restés dans le royaume pour y travailler. Le bilan de cette catastrophe fera état de plus de 1 000 morts. Le commandant identifié comme un certain Sayyed Omar a été vu se jeter par-dessus bord, fuyant la catastrophe qu'il a largement contribué à aggraver par son entêtement. Un entêtement qui n'a d'égal que la lâcheté dont il a fait preuve en quittant son navire, laissant plus d'un millier de personnes brûler par les flammes...