Résumé de la 4e partie n «L'Emerald» qui transporte les richesses du Royaume-Uni est menacé par des sous-marins allemands... Elles (les caisses d'or) sont devenues des projectiles de plus de soixante kilos lancés dans toutes les directions, risquant de causer des dégâts ou, pire, de se briser et de dévoiler leur contenu. Le commandant Flynt est trop occupé à diriger le navire. Il n'est pas question qu'un membre quelconque de l'équipage, même un officier, s'approche des caisses. Alors Craig y va lui-même. Lui, le fonctionnaire de la Banque d'Angleterre, le comptable qui n'avait jamais quitté son bureau et ses chiffres, se met à affronter les éléments déchaînés. Titubant, ballotté, parfois projeté au sol, s'accrochant à tout ce qu'il trouve, il va à la recherche des caisses devenues folles, risquant plusieurs fois la mort. Et il arrive à les maîtriser toutes. Il constate en passant qu'il n'éprouve pas le moindre malaise, bien que la tempête soit si violente que la moitié des marins ont le mal de mer. De son côté, le commandant Flynt ne reste pas inactif. Au petit matin, il aperçoit le premier le sillage d'une torpille par babord. Il a le temps de donner l'ordre de mettre la barre à tribord toute et le projectile est évité de justesse. 30 juin 1940. La tempête est terminée depuis trois jours, mais jamais le danger n'a été plus grand. Malgré leurs efforts, les destroyers n'ont pas pu suivre «l'Emerald». Ils ont dû faire demi-tour vers l'Angleterre. Le croiseur est seul et terriblement vulnérable, car l'arme-ment redoutable dont il dispose ne le protège pas des submersibles. Les côtes canadiennes ne sont plus loin. «L'Emerald» avance à bonne allure malgré une brume tenace. Le commandant Flynt s'adresse à Alexander, la mine soucieuse : — Il n'y a plus que vingt-quatre heures pour arriver à Halifax, mais nous ne sommes pas tirés d'affaire. — Les sous-marins ? — Non. Ils ne s'aventurent pas ici. C'est trop dangereux. — Quel danger ? Je ne vois rien. — Les icebergs. Ils ne peuvent pas les éviter et nous non plus, à cause de la brume. -— Il y a des icebergs en été ? — Il y en a toute l'année et c'est exactement ici que le «Titanic» a coulé. Alexander Craig ne réplique rien. Il contemple simplement le pont du croiseur. Il sait, comme tout le monde, que l'une des raisons du nombre élevé des victimes est le fait qu'il n'y avait pas assez de canots de sauvetage pour les passagers. Or, avec «L'Emerald», c'est bien pire encore : il n'y en a plus du tout. Ils ont tous été détruits dans la tempête. Bientôt, il risque de se retrouver par le fond, en compagnie des cinq cent soixante-douze hommes d'équipage et du plus fabuleux trésor que la mer ait jamais porté. Rien de tel ne se passe et, le lendemain, 1er juillet 1940, à l'aube, Alexander Craig arrive, épuisé mais heureux, à Halifax, avec la totalité de sa cargaison, dont personne sur le navire n'a deviné la nature. «L'Emerald» se trouve sur un quai désert et soigneusement bouclé par des forces militaires qui ne sont au courant de rien. Maintenant intervient la nouvelle difficulté : le déchargement. Est-ce que les marins, éprouvés par la traversée et la tempête, ne vont pas commettre une maladresse en manipulant l'une des 2 229 caisses étiquetées «Poisson» ? (à suivre...)