Discussions - Le dossier des gardes communaux est loin d'être clos. Une réunion entre les représentants de la Fédération nationale de la garde communale et le Premier ministre est prévue aujourd'hui à Alger. «Nous attendons la confirmation du rendez-vous par les services de la chefferie du gouvernement en prévision de notre déplacement ce lundi chez le Premier ministre», nous a affirmé au téléphone Alliouat Lahlou, porte-parole de la fédération. Cette réunion a été programmée après l'annonce faite par cette fédération de la tenue d'un rassemblement devant le siège de l'APN. «Nous avons reporté ce rassemblement car nous croyons encore à la bonne volonté du gouvernement de trouver une solution juste et équitable à notre problème qui a longuement traîné», ajoute notre interlocuteur, qui n'écarte pas «un retour à la protestation en cas de non-satisfaction des revendications». Il est demandé au Premier ministre de mettre en place les moyens nécessaires permettant «un traitement approfondi» des problèmes vécus par les gardes communaux qui jugent la méthode et les solutions proposées par Dahou Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales «superficielles». «Nous demandons une gestion sérieuse et approfondie du dossier très sensible de la garde communale», nous a affirmé également M. Lahlou. «Nous sommes l'une des franges victimes de la décennie noire et nous sommes aujourd'hui doublement lésés», a-t-il indiqué. Selon lui, les éléments de la garde communale exigent l'élaboration d'«un statut particulier de cette corporation». Selon M. Lahlou, ces éléments sont lésés d'abord par la législation du travail qui ne leur assure aucun droit. «Les gardes communaux ont fait la guerre et combattu le terrorisme pendant de longues années. Ils étaient impliqués dans cette lutte sans merci dans laquelle ils ont mené des opérations militaires diverses. Il est donc anormal de leur demander, après un long parcours dans les maquis, de travailler comme agents de bureau. Ce traitement, déplorable à plus d'un titre, n'a existé dans aucun pays au monde. Ce sont des décisions qui relèvent d'une gestion anarchique que nous ne pouvons pas accepter», affirme notre interlocuteur. La dissolution du corps de la garde communale n'est pas l'option retenue par ces éléments qui estiment que «la guerre antiterroriste n'est pas encore terminée». «Même à ce niveau-là, nous ne sommes pas bien protégés», dira M. Lahlou. «Nous sommes détenteurs de secrets professionnels et l'existence de terroristes en activité met notre vie et notre travail en danger». La délégation des gardes communaux compte également défendre le dossier de «la prise en charge sociale» «Il est question de revoir les modalités, la durée et la prime de départ à la retraite» qui n'a toujours pas trouvé consensus lors des discussions menées avec le ministère de l'Intérieur. Notons que la démarche de dissolution du corps de la garde communale a favorisé «le départ massif de ces agents à la retraite et leur réintégration dans le corps de l'armée nationale».