La Zambie, tenante du titre de la CAN-2013, a quitté sans gloire le tournoi après un troisième nul contre le Burkina Faso (0-0), qui termine en tête du groupe C et accompagnera en quarts de finale le Nigeria, vainqueur in extremis de l'Ethiopie (2-0), hier soir. Le champion d'Afrique aura payé cher son parcours calamiteux, un an après avoir frappé un grand coup sur la scène continentale. C'est une énorme désillusion pour les «Chipolopolos» et leur charismatique entraîneur français Hervé Renard, incapable de recréer la magie de 2012. Les Zambiens auront été victimes de leur manque d'efficacité: ils n'ont inscrit au total que deux buts en trois rencontres. Ce nul fait les affaires du Burkina qui, en s'emparant de la 1re place, évite d'affronter la Côte d'Ivoire en quart de finale, dimanche. Les «Etalons», qui accèdent au Top 8 pour la première fois depuis 1998, affronteront le 2e du groupe D, le Togo ou la Tunisie, opposés ce soir. Ce sont les Nigérians qui auront la lourde tâche de défier les «Eléphants» de Yaya Touré et de Didier Drogba. Les «Super Eagles» ont arraché de haute lutte leur billet avec deux penaltys. Absents en 2012, ils ont jusqu'ici produit un jeu d'une grande tristesse, qui ne leur présage rien de bon contre le grand favori ivoirien. Résultats Burkina Faso 0 - Zambie 0 Ethiopie 0 – Nigeria 2 Pts J G N P bp bc dif 1. Burkina Faso 5 3 1 2 0 5 1 4 . Nigeria 5 3 1 2 0 4 2 2 3. Zambie 3 3 0 3 0 2 2 0 4. Ethiopie 1 3 0 1 2 1 7 -6 La responsabilité Renard : «J'assume tout» «C'est mieux de gagner une fois dans la vie que d'aller en quart à chaque fois et ne jamais rien gagner. ça n'efface pas l'échec, mais je suis très fier de mes joueurs. Même dans les moments difficiles, il faut faire les bonnes analyses. Tout le monde est triste, bien sûr, mais on a fait le maximum. Les joueurs ont fait un très bon match mais n'ont pas marqué. Ce n'est pas la fin du monde. Avant, on rentrait à la maison dès le premier tour. Le terrain ? Si je dis que c'était difficilement jouable pour nous, on va dire que je pleure. On a un jeu fait de passes au sol et on a fait un grand match par rapport aux conditions. C'est très difficile de changer de style quand on dirige une équipe comme la Zambie. Jouer avec huit défenseurs, ça ne m'intéresse pas. J'ai adoré voir mes joueurs même s'il y a échec, j'ai vu mes joueurs tenter quelque chose et ne pas dégager en touche. S'il y a un responsable, c'est moi». Le chiffre 21 ans plus tard, un champion sort au premier tour Cela faisait 21 ans qu'un tenant du titre n'avait pas été éliminé au 1er tour d'une CAN. La Zambie de Hervé Renard, qui a aligné 3 matches nuls dans le tournoi, a donc fait aussi bien (ou mal) que l'Algérie, championne d'Afrique en 1990 et incapable de s'extraire des poules deux ans plus tard. Avec deux petits buts inscrits en 3 rencontres, les Chipolopolos auront payé très cher leur manque d'efficacité chronique, un an après avoir créé une énorme sensation en dominant les 3 grands favoris (Sénégal, Ghana, Côte d'Ivoire) et d'être sacrés champions d'Afrique. Le coup dur Alain Traoré blessé Il faut dire que le match Zambie – Burkina Faso avait démarré par deux blessures coup sur coup. L'arrière droit zambien Nkausu s'est fait remplacer (15') quelques minutes après la sortie sur civière du meneur burkinabé Alain Traoré, meilleur buteur du tournoi (3 buts), touché à la cuisse gauche (8‘). Renard avait vu juste en évoquant à demi-mot des doutes sur la forme physique du Lorientais: «il a été blessé récemment, et il va faire un deuxième match après avoir joué 90 minutes...» Les Burkinabès perdaient là leur pièce maîtresse, et la course du capitaine Kaboré vers son sélectionneur Paul Put pour s'adapter à ce coup du sort en disait long sur le trouble créé par la sortie de Traoré.