Préjudice Les professionnels du livre invitent tous les acteurs du secteur à faire preuve de plus de professionnalisme dans la lutte contre le piratage. Le marché du livre est confronté au phénomène du piratage. Les directeurs des maisons d'édition affiliées au Syndicat national des éditeurs condamnent, d?ailleurs, à l'unanimité, le phénomène du piratage qui nuit à l?avenir de l?industrie du livre. Aussi bien les éditeurs que les libraires, tous ne manquent pas de mettre en garde contre la prolifération du phénomène de piratage de la propriété intellectuelle à travers l'impression illégale de livres et d??uvres nationales et étrangères, soulignant par la même occasion «la gravité de la situation» tant que «des libraires continueront à proposer des ?uvres piratées à la vente». D?autres professionnels vont jusqu?à dénoncer «la complicité de certaines librairies qui traitent avec des trafiquants de livres et proposent les ouvrages piratés à la vente». Des libraires ont fermement rejeté les prétextes mis en avant pour justifier ce commerce illicite, notamment le prix élevé des livres originaux qui dépasse souvent les 1 000 DA, ce qui les rend inaccessibles à de nombreux lecteurs, alors que la version piratée est cédée à 200 DA. Toutefois, M. Bendif de la libraire El-Ghazali dira dans le même sillage que «le piratage est un acte criminel certes, mais entre un livre d?Amine Malouf à 2 200 DA et le même, piraté, à 400 DA, le choix est vite fait par le lecteur». Pour parer à pareil recours, les libraires ont appelé les maisons d'édition qui respectent la réglementation, à acquérir les droits du livre original auprès de la maison d'édition étrangère ou arabe, pour rééditer les ouvrages qui ont connu un grand succès de par le monde. «Ceci permettra de faire baisser les prix des livres sur le marché algérien et de relancer par la même le secteur de l'édition», a-t-il expliqué. Terrar Abdelkrim, secrétaire général du Syndicat national des éditeurs, a souligné, pour sa part, que «le Syndicat s'attellera, dans le respect du règlement interne, à la préservation des droits matériels et moraux des éditeurs qui y sont affiliés». Afin de juguler ce phénomène, il a appelé à la mise en place d'un conseil de déontologie de l'édition en vue de condamner ces «pratiques immorales» et «protéger la profession des dérives qui portent préjudice au livre, véritable vecteur de civilisation et mémoire de la nation». Le représentant du Syndicat des professionnels du livre (SPL), Labtar Lazhari, a estimé que «la hausse dans les ventes réalisée par certains éditeurs dans les salons internationaux a contribué à la recrudescence du piratage en Algérie, suite aux succès de certains auteurs algériens à l'étranger», ajoutant que «cette pratique a commencé par toucher les livres étrangers pour s'étendre, ces dernières années, aux productions locales». Ce même responsable a également indiqué que, selon les statistiques réalisées par son organisation, 4 000 titres piratés ont été vendus, ajoutant que «les livres de Mouloud Mammeri et de Mouloud Feraoun sont les livres algériens les plus touchés par le piratage, tandis que ceux de Amine Malouf et de Paolo Coehlo sont en tête de liste des livres étrangers les plus en proie à ce phénomène». Les professionnels du livre invitent tous les acteurs du secteur à faire preuve de plus de professionnalisme dans la lutte contre le piratage qui porte atteinte à l'image de l'Algérie, exhortant les propriétaires des librairies à refuser d'écouler des livres piratés.