Rencontres - Le groupe de travail sur la politique culturelle en Algérie revient, encore une fois, pour secouer et sensibiliser les esprits sur un secteur aussi sensible que la culture. Ce groupe est constitué essentiellement de jeunes venus de différents horizons, qui partagent le même souci quant à l'avenir du domaine de la culture en Algérie. Ces membres se sont concertés pendant plusieurs mois afin d'élaborer un essai de plateforme d'une politique culturelle en Algérie. Après trois rencontres publiques de débats et de discussions, ils sont enfin parvenus à l'achèvement d'un texte exposant l'idée générale d'un projet prometteur pour l'application d'une politique culturelle. Cette dernière a été communiquée, hier, au niveau de l'espace des Mille et une news, où étaient présents journalistes et autres acteurs du domaine. Tout au long de cette rencontre, la quatrième, les membres du groupe se sont succédé pour développer les 14 chapitres constituant le projet. Dans son intervention, le Dr Kessab Ammar, membre du groupe, a expliqué que l'origine de ce travail est due essentiellement à un constat sinistre fait sur la gestion du secteur de la culture. Selon lui : «Après 50 ans d'indépendance, l'Algérie n'est toujours pas dotée d'une politique culturelle claire écrite noir sur blanc.» Il déplore «l'absence d'un texte légal contenant une définition de la culture, ses buts et ses orientations». Plus loin, il relève la contradiction de la gestion culturelle où il précise que «malgré la ratification par l'Algérie des conventions internationales pour la promotion et la protection du patrimoine culturel, on déplore cependant l'absence d'une stratégie globale pour la mise en œuvre de ces engagements». Les initiateurs du projet indiqueront qu'il est important de consacrer près de 1 % du budget de l'Etat au secteur, la mise en place des fonds pour la subvention des projets culturels, le choix de ces derniers devant être attribués à des commissions installées par la tutelle pour une durée déterminée, avec moyens et objectifs. Et enfin, pour réussir ces actions, il est utile d'exécuter ce travail dans une transparence, qui est un critère essentiel dans l'élaboration et la mise en place des actions culturelles, l'implication de la société civile et les autres acteurs du domaines culturel (artistes, journalistes, ...) pour garantir la démocratisation du secteur. Il faut néanmoins signaler qu'entre partisans et opposants au projet, l'ensemble des intervenants au sein de l'assistance déplore l'utopie du projet et l'exagération dans le jugement porté sur la gestion de la culture. A cet égard, le Dr Kessab Ammar dira : «Le projet est mis à la disposition de tout le monde via le Net, il sera enrichi et développé par la contribution de tout un chacun, nous n'obligerons pas les autorités à l'adopter ou à l'appliquer, c'est une action qui prendra du temps pour sa concrétisation, notre but est juste de donner une contribution pour le développement culturel de notre pays», une affirmation qui déplaira à plusieurs, jugeant le projet ambitieux par son approche, mais peu audacieux pour sa concrétisation. Pour notre part, nous estimons que le recours aux nouvelles technologies, en l'occurrence l'Internet, est une voie de communication par excellence, mais aussi une voie qui manque de crédibilité pour un projet aussi prometteur.