L'ancien chef du gouvernement italien en pré-campagne pour les législatives des 24 et 25 février prochain, Silvio Berlusconi, a poursuivi dimanche, son réquisitoire contre le président du conseil démissionnaire Mario Monti, ses soutiens et la gauche. "Notre pays est fort et plus fort et nous sommes la deuxième plus grande économie dans la zone euro, mais il y a un signe préoccupant parce que la mauvaise politique économique menée par les techniciens, porte atteinte à la sécurité des citoyens", a-t-il dit à une chaîne de télévision italienne. Il a affirmé que l'austérité signifie la récession qui apporterait une augmentation du crime, et citant les données du ministère italien de l'Intérieur rendues publiques ce dimanche, il a estimé que "les vols ont augmenté de 17%, les vols à l'arraché de 6% et les escroqueries de 7%"n en 2012 en Italie. Selon lui, les données sur la criminalité en 2012 sont supérieures à celles de l'année précédente où il conduisait le gouvernement avec la Ligue du nord (extrême droite). Dans ce cadre, il a dénoncé le "cynisme" du gouvernement Monti qui a dit, a-t-il rappelé, vouloir "sauver l'Italie", mais qui, selon lui, "l'a appauvrie par des impôts et la hausse de la criminalité", relevant que "les arrestations (des délinquants et des criminels) ont diminué, ce qui n'augure rien de bon pour le travail des techniciens''. "L'égalité des chances pour les partis en compétition (pour les législatives) prônée par Monti est une arnaque, parce qu'il donne le même espace (durant la campagne électorale) aux grands et petits partis, ce qui augmente la dispersion des voix lors du vote", a-t-il également relevé, affirmant que le courant de Monti qui vient de lancer son slogan de campagne (Liste civique, Avec Monti pour l'Italie), "va jouer un rôle de figurant". Berlusconi a rappelé que "ce n'est pas par hasard que, lorsque nous avions voulu modifier la loi à ce sujet, nous avions rencontré l'opposition du (président sortant de la Chambre des députés) Gianfranco Fini et du chef de l'Union du centre Pier Ferdinando Casini". Ces deux chefs de parti ont apporté leur soutien à Monti qui compte créer une coalition de trois listes pour la Chambre des députés et une seule liste pour le Sénat. "Nous voulons changer les règles et quand nous retournerons au gouvernement, nous agirons en conséquence", a indiqué Berlusconi. "Les modérés sont majoritaires dans le pays depuis 1948 et leur division devient un crime impardonnable", a souligné le chef de file du centre droit, estimant que celui des électeurs qui a à l'esprit de voter pour Fini et pour Casini, votera pour la gauche de Pier Luigi Bersani et l'extrême gaude de Nikki Vendola, chef du parti Sinistra, Liberta et Ecologia (gauche, liberté et écologie). Le centre gauche est favori dans les intentions de vote, selon un dernier sondage, avec 43%, et Berlusconi n'est crédité avec son ex-allié la Ligue du nord que de 26,5% (respectivement 19 et 7,5% , alors que le courant de Monti frôle juste les 15 % et un nouveau mouvement populaire, 5 stelle (5 étoiles) conduit par un humoriste connu, Beppe Grillo, obtient 19,5%. Berlusconi en pré-campagne a ainsi, lancé un appel aux électeurs, notamment de la classe moyenne qui , dit-il "ploie sur le fardeau fiscal", pour soutenir son courant, affirmant que ce dernier "est le seul rempart contre la gauche". "Nous sommes à 23,6 % des intentions de vote, et à ce rythme, nous prévoyons d'atteindre les 40 % des voix", a-t-il assuré, annonçant ce nouveau taux suite à un récent sondage secret qu'il avait commandé. La campagne électorale s'ouvrira 45 jours avant la tenue des élections législatives prévues les 24 et 25 février prochain.