Résignation - Lasses d'attendre une vie meilleure, des familles marient leurs enfants dans des taudis qu'ils avaient cru provisoires, mais qui perdurent. Entre autres bidonvilles, il y a lieu de citer celui qui est situé au milieu de Bourouba. Il s'agit d'un simple exemple édifiant sur l'état de déliquescence du niveau de vie d'une bonne partie de la société car les quartiers de ce genre se comptent par dizaines uniquement sur la wilaya d'Alger. Une virée dans ce quartier des Eucalyptus «El-Kalitous» vient, encore une fois, interpeller les consciences. Un jeune père de famille rencontré à l'entrée de ce quartier tentent de remonter aux origines de ce bidonville. «Les premiers taudis ont été construits ici durant le terrorisme, c'est-à-dire en 1995», explique-t-il. Notre interlocuteur, visiblement très informé sur l'origine de chaque habitant de ce quartier de fortune, nous révèle que les premiers résidents sont des victimes du terrorisme. «Les premiers habitants du quartier El-Kalitous sont ceux qui ont pu survivre aux attaques des terroristes islamistes», a-t-il ajouté. Il a rappelé que la plupart des habitants de ces taudis ont quitté leurs maisons incendiées et détruites par les terroristes, expliquant que les survivants de ces incursions terroristes des années 1990 ont élu domicile en construisant des demeures de fortune et en s'entassant les uns sur les autres, en vue de se protéger d'éventuelles agressions. Pourtant, en dépit de toute cette souffrance quasi invivable, de ces conditions de vie inhumaine, la vie suit son cours, les enfants vont à l'école, les femmes font la cuisine et font comme elles peuvent pour nettoyer les taudis. L'une des habitantes de ce bidonville nous révèle qu'elle a marié son fils il y a quelques mois. «Vous savez j'ai dû marier un de mes enfants qui occupe maintenant l'une des pièces et cela nous a coûté les yeux de la tête pour lui offrir une chambre à coucher qui est actuellement complètement dégradée à cause de l'humidité et des eaux pluviales qui pénètrent de partout», nous dit-elle avec une pointe d'amertume. Nos interlocuteurs se plaignent des maladies chroniques dont principalement l'asthme, les rhumatismes et autres.