Tarifs L?Algérienne des eaux et Sonelgaz semblent d?accord pour imposer leur «loi». L?eau et l?électricité coûteront plus cher et d?autres produits de large consommation connaîtront, par effet d?entraînement, une hausse sensible qui, en fait, ne feront qu?exaspérer un pouvoir d?achat déjà à son plus bas niveau depuis des années. Beaucoup d?indices favorisent aujourd?hui cette tendance, alarmiste il est vrai. Le premier indice vient directement du président de la République qui, jouant les Cassandre, appelle les Algériens à faire preuve d?austérité. «L'eau sera une denrée rare, plus chère que le pétrole», a martelé, Abdelaziz Bouteflika au terme de ses pérégrinations dans l?ouest du pays. Le president Bouteflika a mis en exergue «la gravité de la situation et les coûts importants consentis pour assurer, en alimentation en eau potable, le citoyen», allant même jusqu?à préciser que «les eaux usées seront destinées à l?agriculture», à l?heure, faut-il le rappeler, où l?épuration et le traitement de ces mêmes eaux coûteront les yeux de la tête. Le deuxième indice est justement cette histoire de coûts. Forcée de faire l?actualité, l?Algérienne des eaux (ADE) demeure aux aguets. Maâmar Boumediene, le directeur général, tire la sonnette d?alarme. «Financièrement, l?entreprise est déstructurée», se désole-t-il en marge de la réunion du Conseil scientifique et technique de l?Union africaine des distributeurs d?eau (UADE). M. Boumediene avance le chiffre effarant de 25 milliards de dinars de créances pour son entreprise, faute du non-paiement des factures de consommation. Ainsi pour remettre de «l?ordre dans la maison», l?ADE pense à revoir sa tarification après le lancement d?une opération recensement à grande échelle à travers le territoire national. Sonelgaz fait, elle aussi, «l?actualité». Outre l?opération délestage annoncée par le DG de l?entreprise, des gros chantiers de travaux de réalisation de réseaux de distribution et de branchement sont au menu et, dès lors, saleront davantage la facture de l?entreprise. Sonelgaz procède, faut-il le rappeler, à toutes sortes de réfections dans les quartiers d?Alger et dans d?autres régions du pays. Des observateurs avisés estiment dans ce sens que les coûts seront récupérés par une augmentation sensible des prix à la consommation.