Présence Au-delà des bonnes ?uvres de la reine, au moment de la marée noire du «Prestige», le roi est le premier sur les plages de Galice, droit dans ses bottes de caoutchouc. Après les attentats du 11 mars, le prince et les infantes sont en première ligne de la manifestation de Madrid. Roi de tous les Espagnols, Juan Carlos n'hésite pas à inaugurer une exposition sur l'exil républicain après la guerre civile. En visite au Mexique, il salue la veuve de Manuel Azaña, le président de cette République qui, en 1931, avait congédié son grand-père, le roi Alphonse XIII... Autant de gestes qui font d'eux «une famille royale modèle», qui devrait servir de modèle aux Windsor, estime le quotidien britannique The Independent, admiratif de la façon dont les Bourbons d'Espagne ont, jusqu'ici, réussi à échapper à tout scandale. Mais les temps ont changé. Et le jeune couple Felipe et Letizia, surexposé aux médias, risque bien de rencontrer moins d'indulgence. «La famille royale est l'institution la plus respectée des Espagnols. Elle recueille 80% d'approbations, bien plus que les familles britannique ou suédoise, dit Javier Tusell. Les partis de gauche, théoriquement républicains, se sont parfaitement accommodés de la situation. Si la famille royale respecte ses obligations, ils n'ont pas l'intention de s'aventurer sur ce terrain. Mais c'est une conviction circonstancielle : tant que la voiture marche bien...»