Résumé de la 5e partie n Le prince épouse Hita Col d'Argent, sa marâtre lui demande alors de revenir auprès d'eux, ce qu'il accepte sur conseil de sa dernière épouse... Aujourd'hui, dit-il, me voici revenu. J'ai fait installer ma maison au-dessus de votre palais sans vous en demander la permission. Vous êtes mon père et vous êtes le roi. Vous pouvez me faire mettre à mort, si vous le désirez, ou bien me pardonner. — Mais... je te pardonne, dit le roi. — Grand merci, Sire, dit le prince. Puisque vous avez la bonté de me pardonner, puis-je vous demander d'avoir aussi celle d'accepter de manger chez moi aujourd'hui ? — Soit, dit le roi. Blanche-Colombe, Aïcha des Roums et Hita Col d'Argent firent elles-mêmes les honneurs de la table. Le roi était tellement ébloui par leur beauté qu'il en oubliait de manger et un violent désir de les avoir à lui dans son palais s'empara de son cœur. La reine, quand il rentra, devina tout de suite ses intentions mais, comme elle voulait continuer de perdre le prince, elle cacha sa jalousie et fit semblant d'entrer dans les désirs secrets de son mari : — Quel ornement pour ta cour, lui dit-elle, si Blanche-Colombe, Aïcha des Roums et Hita Col d'Argent venaient l'embellir ! — J'y songeais, répondit le roi. — Malheureusement, continua la reine, le prince, dans son orgueil, n'acceptera jamais. — J'y songeais, dit le roi. — Il n'y a qu'un moyen ! — Lequel ? — Il faut te débarrasser de lui. Le roi d'abord opposa quelques objections, mais la reine fit tant et si bien qu'à la fin il céda. — Mais comment faire ? demanda-t-il. Il faut trouver un moyen qui n'éveille pas de soupçon. — Il t'a invité, dit la reine, tu vas lui rendre son invitation. — Et après ? dit-il. — Après ce n'est plus l'affaire du roi, c'est la mienne. Le soir un émissaire vint, de la part de Sa Majesté, inviter le prince et les trois jeunes femmes à se rendre au palais le lendemain. Le prince était tout heureux des bonnes dispositions que son père, semblant oublier le passé, manifestait désormais à son égard. Les jeunes femmes étaient plus réservées. — Il veut te tuer, dit Blanche-Colombe. — Impossible ! rétorqua le prince. Il m'a bien dit qu'il m'avait pardonné. — Très bien ! De toute façon tu ne peux pas ne pas te rendre à l'invitation du roi. — Cependant, prends bien garde : avant de toucher à quoi que ce soit des mets qui te seront servis, fais-les d'abord goûter à un chien ou à un chat. Quand ils se présentèrent tous les quatre au palais le lendemain, la reine les accueillit avec de grands transports de joie. — Il y a longtemps, dit-elle au prince, que ton père et moi nous languissions de toi. Le repas était fastueux et les plats innombrables. Mais, dès le premier, le prince préleva une bouchée, qu'il donna à un des chats qui évoluaient avec les lévriers dans la grand-salle. Le petit corps roula bientôt sous la table et il fallut l'évacuer. Il en fut de même pour le deuxième plat. Le prince dès lors fit mine de manger, mais en réalité ne toucha à aucun des mets qui défilèrent devant lui. (à suivre...)