Ras-le-bol Il ne se passe pas un seul jour sans que la colère éclate un peu partout comme des abcès trop mûrs. À Ouled Rechrach, un citoyen, voulant stationner son véhicule devant l?entrée d?un café, a heurté celui du chef de la gendarmerie qui lui a administré une violente gifle. Ce geste a plongé cette localité de la paisible ville de Khenchela, à l?est du pays, dans de violentes émeutes. Les citoyens se sont regroupés devant le siège de la gendarmerie. Armés de barres de fer, ils ont carrément arraché le portail d?entrée. Les routes menant vers le centre-ville de Khenchela et Tébessa ont été bloquées par des pneus brûlés et des troncs d?arbres. Au quartier Boudjelbana, toujours dans la localité de Khenchela, des émeutiers ont barré la route menant vers la station de taxis pendant plusieurs heures. Le refus des autorités locales d?installer des ralentisseurs sur la route menant vers Begoul est la raison principale de ce blocage. A Aïn Berda, une localité de Annaba, des citoyens en quête d?eau ont bloqué la route. Dans cette bourgade, le chômage et la mal vie, devenus le quotidien de tous, ont «obligé» les habitants à recourir à la violence. Des sièges d?entreprises à l?instar de l?Epea ont été saccagés Même dans les régions visitées par le président Bouteflika où la foule a été minutieusement triée sur le volet, des émeutes ont éclaté. À Mohammadia, 200 fellahs de la localité de Ferroug ont bloqué la route au passage du cortège présidentiel. «Cela fait plus de deux ans qu?on se plaint. Maintenant que le président est là, on ne veut pas nous écouter», crient les fellahs. À la commune El-Hamel, dans la ville de Msila, des citoyens ont demandé que le réseau d?évacuation des eaux usées, installé tout près de leur habitation, soit déplacé le plus loin possible. Les habitants ne veulent pas que leurs enfants soient atteints de maladies à transmission hydrique. Ainsi, des manifestations de colère se produisent aux quatre coins du pays. C?est l?expression du ras-le-bol qui enfle?