Etape - Entre 111 et 105 avant Jésus-Christ, s'ouvre une nouvelle phase de l'histoire de l'Afrique où la figure dominante, succédant au célèbre Massinissa, est sans conteste celle de Jugurtha. S'il est assez facile de parler de Rome à la fin du IIe siècle avant J.-C., il est beaucoup plus compliqué, en revanche, de fournir des renseignements sur l'Afrique où pourtant Rome avait eu des visées expansionnistes dès le début de cette guerre de cent ans de l'Antiquité, plus connue sous le nom des «trois Guerres puniques». Entre la date de 146 avant J.-C. qui marque la fin de Carthage et les différents épisodes de la guerre dite de Jugurtha, entre 111 et 105 avant J.-C., s'ouvre une nouvelle phase de l'histoire de l'Afrique où la figure dominante, succédant au célèbre Massinissa, est sans conteste celle de Jugurtha. Pourtant, et comme pour une grande partie de l'histoire de cette période, les données manquent et n'était l'œuvre de l'historien latin Salluste, connue sous le nom de Guerre de Jugurtha, nous n'aurions que très peu de choses à en dire. Les sources de notre connaissance du personnage sont en effet très limitées. L'œuvre maîtresse dans laquelle tous les historiens puisent des renseignements sur Jugurtha reste donc le Bellum Jugurthinum. A côté de cet ouvrage ne subsistent que Fragments de Diodore de Sicile ou l'Histoire romaine de Tite-Live, dans laquelle les évènements ayant trait à la guerre de Jugurtha se trouvent réduits à de simples et brèves mentions. Salluste a écrit la Guerre de Jugurtha vers les années 42-40 avant J.-C., alors qu'il était âgé de quarante-six ans et qu'il s'était retiré de la vie politique après son dernier poste de proconsul dans la toute dernière province que Rome venait d'annexer : l'Africa Nova. Les limites du nouveau territoire, dont la capitale était, soit Zama, soit Cirta Nova Sicca (Le Kef), demeuraient imprécises au sud. Du côté Est, la limite suivait la frontière de l'Africa Vetus, le fossé de Scipion ou Fossa Regia, depuis l'Oued El-Kebir, près de Tabarka, jusqu'à l'entrée de la petite Syrte, à côté de la ville de Thaenae (Henchir Thyna près de Sfax). Du côté occidental la nouvelle province était bordée par un territoire donné à Sittius, un lieutenant de César. Il semble que la limite entre l'Africa Nova et le territoire de Sittius partait d'un point situé sur la côte entre Hippo Regius (Annaba) et Rusicade (Skikda), passait à l'ouest de Calama (Guelma) et se poursuivait vers le sud-ouest. (A suivre...)