Echange Une série de documents historiques illustrant en image, en écrit ou en schéma les relations entre le Danemark et l?Algérie est exposée au regard du visiteur. Le Palais des raïs (ex-Bastion 23) abrite, à l?occasion de la 5e édition du Festival culturel européen qui se tient depuis le début du mois, une exposition intitulée «D?esclaves à ministres», qui propose aux visiteurs photographies, cartes géographiques, schéma et textes (manuscrits) illustrant la vie des esclaves européens pris en captivité en Afrique du Nord, à l?époque des barbaresques, par les marins «pirates» algériens que l?on appelait «corsaires». L?exposition, qui est en elle-même un témoignage d?une période historique, met en relief le cas d?un jeune marin danois, Hark Olufs, capturé en 1724 dans la Manche à bord du navire «Hoffrung» (Espoir) qui fut remorqué jusqu?à Alger. Elle retrace à travers des documents l?histoire, les aventures de ce marin danois à Alger au XVIIIe siècle, qui fut vendu, à l?âge de 15 ans, comme esclave. Puis ce dernier entra au service du bey de Constantine où il poursuivit une carrière exceptionnelle, car il fut nommé ministre et général. Ce qui est étonnant, c?est que ce marin s?est même rendu en pèlerinage à la Mecque. Plus tard, après onze ans d?esclavage, il fut relâché et retourna au Danemark où il rédigea ses mémoires, écrivant un livre sur ses aventures uniques et tumultueuses. A travers le destin si particulier de ce jeune marin, l?exposition raconte également l?histoire de la course et de la piraterie ainsi que la vie d?esclave à Alger et illustre, par la même occasion, les relations, parfois tendues, entre le royaume du Danemark et la Régence d?Alger au XVIIIe siècle, à l?époque des Ottomans. Outre les archives, il y a la copie originale du traité de paix entre les deux Etats signé le 6 mai 1772, rédigé en danois. Quant à l?autre copie de ce traité, rédigée en arabe, elle se trouve en France, selon M. A. Chikhi, directeur des archives nationales. D?autres documents (des manuscrits) viennent enrichir la collection d?archives exposées au Bastion 23, un lieu qui se prête à ce genre de manifestation. Cette exposition, qui se tient jusqu?au 31 mai, se veut un aperçu, voire une rétrospective des relations entre Alger et Copenhague, qui remonte à plus de trois siècles.